Description du projet

Message du dimanche 8 mars 2020
Ex 1.22 à 2.10
Attitude des enfants de Dieu dans les temps difficiles

I/ Avant-propos

Les temps dans lesquels nous nous trouvons sont de plus en plus difficiles. L’avenir de la planète et des hommes paraît de plus en plus compromis. Les fléaux et les malheurs se succèdent, les valeurs morales, spirituelles et matérielles s’effondrent, et le mal sous toutes ses formes grandit sans cesse. Le monde est semblable à un homme pris dans des sables mouvants. Plus il se débat pour s’en sortir, plus il s’enfonce.

Pour nous, enfants de Dieu, que devons-nous penser de tout cela, et quelle attitude devons-nous avoir face à cet état de choses ? Que devons-nous faire face aux nuages sombres qui s’entassent dans le ciel de ce monde, face aux tempêtes qui s’abattent avec toujours plus de force sur notre planète, face aux dangers, à la misère, à la violence, aux maladies et autres problèmes de l’existence qui se multiplient et s’amplifient ?

L’incertitude quant à l’avenir nous pousse à nous poser des questions qui, humainement, paraissent naturelles, légitimes et sages. A quoi sert-il de se marier ? Pourquoi avoir des enfants ? Pourquoi s’investir, faire des efforts, se donner de la peine, s’engager, entreprendre ? C’est peut-être aussi à cause de cette appréhension des temps difficiles et de l’avenir sombre que notre tendance naturelle est de profiter le plus possible de la vie et de chercher à réaliser tous nos désirs. « Mangeons et buvons car demain nous mourrons. »

Le récit d’aujourd’hui nous donne quelques indications sur l’attitude à avoir dans les temps difficiles. La vie des Israélites en Egypte était devenue insupportable. Les Egyptiens avaient soumis les Hébreux à une dure servitude. Ils leur rendaient la vie amère en les contraignant à effectuer de rudes travaux. Le quotidien des Israélites n’était que souffrances, lamentations, cris, désespoir et mort.
Pharaon avait pris le peuple d’Israël en aversion et il faisait preuve d’une extrême cruauté envers les Juifs. Il décréta même que tous leurs enfants mâles devaient être ensevelis dans le fleuve.
Qu’aurions-nous fait si nous avions vécu à cette époque ? Aurions-nous pensé à fonder un foyer, à avoir des enfants, à entreprendre une carrière, à avoir des projets, à construire une maison, à investir dans la vie ? Quelle attitude aurions-nous adoptée ? Au-delà de ces questions, que dit Dieu, qu’est-ce qu’il en pense ?

Alors que le chapitre premier du livre se termine par ces paroles : ‘Pharaon donna cet ordre à tout son peuple : « Vous jetterez dans le fleuve tout garçon qui naîtra »’, le chapitre deux commence d’une manière étonnante. Un couple s’est marié et il attend son troisième enfant : « Un homme de la tribu de Lévi avait pris pour femme une fille de Lévi (de la même tribu). Cette femme devint enceinte et elle enfanta un fils. »
Nous avons du mal à comprendre la situation de ces deux jeunes personnes qui prennent la décision de se marier dans les conditions que l’on connait, qui auront deux enfants, puis un troisième qui sera certainement jeté dans le fleuve. C’était un grand manque de sagesse, de prudence, une pure folie. Comment comprendre l’attitude d’Amram et de Jokébed ? Bien qu’ils craignent Dieu, ont-ils pris la bonne décision ?

Avant d’examiner cela, il est important de noter que, bien que les Israélites se trouvent dans une situation d’esclavage et de souffrances, Dieu est quand même à l’œuvre. Nous voyons que plus les Egyptiens les opprimaient, plus ils avaient d’enfants et plus ils devenaient nombreux (Exode 1.12). Il est aussi rapporté que deux sages-femmes, qui craignaient Dieu, décidèrent de ne pas obéir à l’ordre de Pharaon. Beaucoup de jeunes garçons ont été sauvés grâce à leur foi et à leur courage, et Dieu leur fit du bien.

Ainsi, dans ce temps de détresse et de souffrances, Dieu veillait sur son peuple, il était là et il agissait. C’est ce qu’il est important de se souvenir en premier lieu. Si la terre est bouleversée, si le danger est grand, si l’épreuve est difficile et si l’avenir est sombre, Dieu veille, il est là et il sera toujours là ; Dieu agit et continuera à agir pour le bien de ses enfants.

Voici ce que nous lisons au Psaume 46.1 : « Dieu est pour nous un refuge et un appui, un secours qui ne manque jamais dans la détresse. C’est pourquoi nous sommes sans crainte quand la terre est bouleversée. »

II/ Les desseins de Dieu

Le texte ne nous dit rien d’extraordinaire lorsqu’il mentionne ce couple et la naissance de son fils. Pourtant, sans qu’ils le sachent, Amram et Jokébed font partie d’un plan que Dieu avait préparé d’avance pour la libération de son peuple. Ils allaient être les instruments de Dieu pour l’accomplissement de ses projets de délivrance et de salut.

Ce mariage et cette naissance, dans des temps extrêmement sombres et des circonstances très dangereuses, allaient constituer les éléments principaux de l’œuvre de Dieu pour le salut et l’avenir de son peuple. Il faut aussi savoir qu’au-delà de la délivrance d’Israël du pays d’Egypte, ils allaient aussi être essentiels pour la venue prochaine du Messie et le salut du monde.
Cet enfant sera Moïse, le libérateur de son peuple. Si ces jeunes gens ne s’étaient pas mariés (ce qui paraissait peu sage vu la situation des Israélites), et s’ils n’avaient pas eu ce troisième enfant (ce qui paraissait peu sage vu l’ordre de Pharaon), le plan de Dieu ne se serait jamais réalisé. Le peuple aurait péri en Egypte, le Messie ne serait pas né, et le monde n’aurait pas été sauvé.
N’oublions pas que c’était au sein du peuple d’Israël que le Messie devait naître. C’est aussi pour cela qu’à plusieurs moments de l’histoire et jusqu’à la naissance de Jésus, le diable a agi pour que le peuple Juif soit anéanti, que le Messie ne naisse pas, et que le monde ne puisse être sauvé.
Amram et Jokébed étaient loin de penser à cela, et ils ne pouvaient pas connaître ces détails, mais dans le ciel et dans la pensée de Dieu, leur union et cette naissance étaient prévues, et elles étaient précieuses et indispensables pour la réalisation du plan de délivrance du peuple de Dieu et pour le salut du monde.
Dieu a des plans pour l’univers et il veut utiliser ses enfants pour les accomplir. C’est pourquoi la sagesse de Dieu doit l’emporter sur la sagesse humaine. S’ils avaient réfléchi humainement, ces jeunes gens ne se seraient jamais mariés, ou s’ils s’étaient mariés, ils n’auraient pas eu d’enfants, et surtout pas un troisième.

Face à la situation du monde qui se dégrade, la sagesse humaine inspire des directions et des actions humaines. Pour ce qui nous concerne, c’est la direction de Dieu que nous devons rechercher, même si elle paraît être une folie aux yeux des hommes. Ce qui était certainement une folie dans l’attitude et les décisions de ce couple était en réalité une bénédiction pour le peuple de Dieu et pour les êtres humains. Parce qu’ils avaient la crainte de Dieu, Dieu les conduisait à leur insu. Ils devaient continuer à vivre normalement, même dans la situation déplorable des Israélites en Egypte et ce, malgré les dangers et l’avenir incertain.
Voici ce que dit l’Eternel à son peuple exilé à Babylone en Jérémie 29.4 à 7 : Ainsi parle l’Eternel à tous les captifs que j’ai emmenés à Babylone : « Bâtissez des maisons et habitez-les ; plantez des jardins et mangez-en les fruits ; prenez des femmes et engendrez des fils et des filles ; prenez des femmes pour vos fils et donnez des maris à vos filles ; multipliez là où vous êtes et ne diminuez pas. Recherchez le bien de la ville où je vous ai menés en captivité, et priez l’Eternel en sa faveur, parce que votre bonheur dépend du sien. »
Les Israéliens sont captifs à Babylone et Dieu leur demande de continuer à vivre et de prospérer là où ils se trouvent. Dans la situation de ce monde, Dieu attend de ses enfants qu’ils continuent à vivre normalement.

III/ Pour que le plan de Dieu s’accomplisse : La foi

Pour que le projet de salut de Dieu pour son peuple puisse s’accomplir, Dieu avait besoin d’un instrument par lequel il interviendrait. Le couple qu’il avait choisi pour cela devait bien sûr avoir la foi et lui être entièrement attaché et soumis.
C’est sur ces mêmes critères de foi, d’humilité et de piété que Dieu a choisi Marie, cette servante du Seigneur, pour que d’elle naisse le Sauveur du monde.

Le Nouveau Testament évoque la foi d’Amram et de Jokébed. En Hébreux 11.23, nous lisons : « C’est par la foi que Moïse, à sa naissance, fut caché pendant trois mois par ses parents, parce qu’ils virent que l’enfant était beau, et qu’ils ne craignirent pas l’ordre du roi. »
Ce couple craignait et servait Dieu. Malgré sa situation désastreuse, il n’a pas hésité à se marier et à avoir des enfants. Et c’est aussi parce qu’il a confiance en Dieu qu’il accepte d’en avoir un troisième, qu’il le cache pendant trois mois et qu’il le met sur le fleuve.
La foi et la crainte de Dieu qu’ont Amram et Jokébed leur donnent le courage de continuer à vivre normalement, de s’engager, d’avoir des projets, de prendre des risques et d’avoir le courage de surmonter la menace.
Dans ce temps de détresse, d’incertitude et de dangers, ils continuent à vivre leur vie en ayant confiance en Dieu.
C’est aussi à cause de leur foi que Dieu les a d’avance choisis et les a utilisés pour qu’ils deviennent les instruments déterminants de son plan d’amour pour tout le peuple, et d’une certaine façon pour le monde.

La foi de ces deux jeunes gens se manifeste d’une manière encore plus forte trois mois après la naissance de Moïse. Lorsque l’enfant ne peut plus rester caché, sa mère le met dans une caisse de jonc et le dépose sur le bord du fleuve.
Il est important de savoir que le Nil était considéré par les Egyptiens comme le père des dieux. Toucher au Nil, c’était toucher au cœur de l’Egypte qui, sans lui, n’aurait été qu’un désert. Le bain journalier de la princesse et du Pharaon dans le fleuve sacré avait une signification religieuse : ils y accomplissaient leurs ablutions rituelles.

Il semble que Jokébed connaissait les habitudes de la princesse. C’est intentionnellement qu’elle a choisi cet endroit-là pour y déposer son fils. La jeune femme prend ce risque parce qu’elle a confiance en Dieu. Elle a la foi et elle la met en œuvre. Cette foi permet d’une part à Dieu d’utiliser ce couple et d’autre part au couple d’avoir, dans ces circonstances, la bonne attitude.
Ainsi, la foi et cette confiance absolue en Dieu vont permettre à Dieu de nous utiliser pour l’accomplissement de ses desseins et de sa volonté, et en même temps, elle va nous permettre d’avoir la bonne attitude dans les temps difficiles que nous vivons, et que nous allons encore vivre. La foi va nous permettre de ne pas craindre l’avenir et de continuer à vivre normalement notre vie.
C’est aussi cette foi vivante qui nous poussera à prendre des risques, à réaliser de choses qui paraîtront peut-être folles aux yeux du monde, mais qui nous permettrons d’expérimenter la gloire de Dieu.

Chez ces jeunes gens, la foi va entraîner plusieurs choses.

1/ Le courage

Malgré la menace, ce couple montre un grand courage et décide de cacher le bébé, ce qui n’est pas une tâche aisée. Un bébé pleure, fait du bruit… Le texte dit que ses parents ne craignirent pas l’ordre de Pharaon.
Beaucoup de personnes dans la Bible ont, au péril de leur vie, fait preuve d’un courage exceptionnel. Abraham quitte son pays sans savoir où il doit aller ; Daniel ne redoute pas la fosse aux lions, ni ses amis la fournaise ardente ; Esther se met en danger de mort en se présentant au roi Assuérus sans avoir été appelée ; David ne craint pas d’aller au-devant de Goliath, etc…

La foi en Dieu, la confiance en ses promesses vont nous permettre d’être courageux et de ne pas craindre les géants qui peuvent se dresser sur notre route.

2/ Une espérance et une conviction inébranlables

Nous voyons cela lorsqu’Abraham accepte de sacrifier son fils sur le Mont Morija. Humainement, il n’y avait aucun espoir que son fils reste en vie. Par contre, nous lisons, en Romains 4.18 : « Alors que tout lui interdisait d’espérer, Abraham a espéré et il a cru. »
Dans les Evangiles, nous avons l’histoire de quatre jeunes gens qui amènent leur ami handicapé à Jésus. Malgré l’impossibilité d’accéder à Jésus à cause de la foule, l’espérance et la conviction de ces personnes est si forte qu’elles trouvent le moyen de faire descendre leur ami jusqu’à Jésus, en faisant un trou dans le toit en terrasse de la maison.
S’ils n’avaient pas eu cette même espérance et cette même conviction, les parents de Moïse n’auraient jamais fabriqué un panier pour déposer leur bébé sur les eaux du fleuve. Ils étaient animés de la même foi qu’Abraham qui croyait que, d’une manière ou d’une autre, il retrouverait son fils, suite à une sorte de résurrection. En effet, Abraham avait dit aux serviteurs : « Restez ici avec l’âne ; moi et le jeune homme, nous irons jusque-là pour adorer, et nous reviendrons auprès de vous. » (Genèse 22.5)

La foi en Dieu va produire en nous une espérance et une conviction qu’aucune situation ne pourra ébranler.

3/ La vigilance

Il est dit, au V4 : « La sœur de l’enfant se tint à quelque distance pour savoir ce qui lui arriverait. » Amram et Jokébed avaient la foi, mais ils avaient aussi leur part à accomplir. Ils avaient confiance en Dieu et en même temps, ils devaient veiller, être à l’affut.
Dans les temps difficiles, les enfants de Dieu sont appelés à continuer à vivre normalement mais, en même temps, ils sont appelés à veiller et à prier. Il est indispensable qu’ils restent vigilants sur le cours des événements qui les concernent.
C’est grâce à cela que la sœur de Moïse a pu assister à l’intervention de Dieu et qu’elle a pu intervenir lorsque l’occasion de retrouver l’enfant (son frère) s’est présentée. Elle proposa à la princesse de trouver une femme qui pourrait allaiter l’enfant. Finalement, les parents de Moïse le retrouvèrent et sa mère put allaiter son enfant et l’élever. Dieu avait accompli un grand miracle.

Frères et sœurs, le monde se trouve dans un mauvais état et cela ne va pas s’arranger. L’avenir est sombre. Dieu veut utiliser ses enfants qui ont la foi et qui lui sont attachés comme des instruments pour accomplir ses plans d’amour pour les êtres humains. Sans crainte, continuons à vivre notre vie de chaque jour en étant courageux, en espérant contre toute espérance, quelles que soient les situations, et en restant vigilants sur l’évolution des choses, prêts à intervenir. C’est ainsi que, par notre intermédiaire, la volonté de Dieu s’accomplira.

Pasteur Tchoghandjian Jacques