Description du projet

Message du dimanche 19 janvier 2020 – Cultive ton champ
Jean 13v1 à 4

I/ Avant-propos

-Ce récit dans lequel nous voyons Jésus laver les pieds de ses disciples a lieu quelques jours avant la fête de la Pâque. Nous savons que cette fête évoque le souvenir de la libération du peuple d’Israël de l’esclavage auquel il était soumis en Egypte.

En même temps, le terme même de ‘Pâque’ signifie ‘épargner’ ou ‘passer par-dessus’. Il fait référence au sang de l’agneau qui était mis sur les linteaux des portes des maisons des Israélites. Lorsque l’ange exterminateur voyait le sang, il passait outre, la maison était épargnée.

Le repas qui réunit Jésus et ses disciples ce jour-là fait aussi référence à cette libération du pays d’Egypte. La nuit, avant la sortie des Israélites du pays de l’esclavage, chaque famille était réunie autour d’un repas durant lequel était mangé un agneau.

-Avec Jésus, le repas et la fête de Pâque le lendemain, vont prendre une nouvelle dimension. Jésus est lui-même l’agneau qui sera immolé. Son sang versé sera le moyen du pardon et du salut pour tous ceux qui croiront en lui.

Le pain rompu et le vin qui ont été offerts aux disciples la veille de Pâque sont déjà les signes de l’amour infini de Dieu pour les êtres humains. Le fait que Jésus, le pain de Dieu, fut cloué et que son sang fut versé est une offrande effectuée par Dieu pour l’humanité et cela est déjà le signe de l’amour infini de Dieu pour les êtres humains.

-Le lavement des pieds, qui est aussi relaté au cœur de ce texte, est également le signe de ce grand amour. Il est dit au, v1 : « Jésus ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, mit le comble à son amour pour eux. » En leur lavant les pieds, lui, le maître, leur donne un exemple d’amour. « Aimez-vous les uns les autres, en devenant serviteurs les uns des autres, comme moi je l’ai accompli pour vous. »

Par les deux premiers signes, le repas et la Pâque, Dieu manifeste son amour infini envers les êtres humains et il invite les pécheurs à recevoir, par la repentance et par la foi, le pardon et la vie. D’autre part, par l’exemple du lavement des pieds qu’il effectue, Jésus invite les enfants de Dieu à s’aimer comme lui-même les a aimés, et à être des serviteurs les uns envers les autres. Au v 14, Jésus dit à ses disciples : « Je vous ai donné un exemple afin que vous fassiez comme je vous ai fait. »

Retenons que ce qui se passe ce jour-là est le signe de l’amour sans limite de Dieu envers les pécheurs, en vue de leur salut, et le signe de son amour infini pour les croyants, en vue de leur relation d’amour les uns envers les autres.

-Il est surprenant que, dans cette merveilleuse atmosphère d’amour, se trouve aussi un terrible plan de destruction. Au même moment, dans le même lieu, et autour de la même table, se côtoient d’une part l’amour de Dieu et d’autre part le plan de destruction de Satan. Au v 2, nous lisons que : « Le diable avait semé dans le cœur de Judas le projet de trahir son maître. »
Le diable a pour projet d’enrayer le plan d’amour de Dieu et de le détruire. Pour atteindre son objectif, il n’hésite pas à entrer dans le lieu même de l’amour, au sein même de l’amour. C’est ce qui est arrivé après que Dieu ait créé l’homme et la femme et qu’il les ait placés dans le jardin d’Eden. L’amour, la joie, le bonheur, la vie inondaient le cœur de Dieu et de ses créatures bien aimées. Pourtant, Satan est entré dans le jardin d’Eden pour détruire l’amour. Ce qu’il a accompli dans le jardin d’Eden, il l’a continué tout au long de l’histoire des êtres humains jusqu’à ce jour. Il a toujours agi dans le but d’empêcher la réalisation du plan de salut de Dieu en faveur des hommes, et il fait tout ce qui est en son pouvoir pour que la relation d’amour entre Dieu et les hommes ne se réalise pas.
Avec acharnement, il a usé de tout son pouvoir pour empêcher la naissance du Messie. N’y étant pas parvenu, il fait tout pour le supprimer peu de temps après sa naissance, par l’intermédiaire de la main du roi Hérode. N’étant pas parvenu à empêcher la résurrection, il continue à faire son possible pour empêcher l’amour de Dieu d’atteindre les êtres humains, et pour tuer l’amour dans le cœur de ceux qui l’auraient reçu. En 2 Corinthiens 2.11, l’apôtre Paul dit à propos du diable : « Nous n’ignorons pas ses desseins. » Jésus nous dit quels sont ses desseins en Jean 10.10 : « Le voleur ne vient que pour dérober, égorger et détruire. »

II/ Le diable veut tuer l’amour

1/ L’amour des chrétiens pour Dieu

En Apocalypse 2.4, Christ dit à l’église d’Ephèse : « Ce que j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier amour. » En Matthieu 24.12, il dit encore que, dans les derniers temps, à cause de l’accroissement de l’iniquité, « l’amour du plus grand nombre se refroidira. »
Par divers moyens (le mal, la tentation, le mensonge, les épreuves, les difficultés, l’attrait du monde, les préoccupations de la vie, les loisirs, etc.…), l’adversaire va essayer de refroidir l’amour des chrétiens envers Dieu. Il va tenter de s’immiscer entre Dieu et ses enfants pour altérer leur relation avec Dieu, attiédir, refroidir et même détruire ce lien d’amour.

2/ L’amour des croyants entre eux

L’apôtre Paul disait déjà aux chrétiens de Corinthe, en 1 Corinthiens 11.18 : « J’apprends que lorsque vous vous réunissez en assemblée, il y a parmi vous des divisions. » Il y avait dans cette église des disputes, des jalousies, des clans (1 Corinthiens 3.3).
Dans l’une des paraboles de Matthieu 13, nous voyons l’ennemi semer de l’ivraie dans le champ qui venait d’être ensemencé. Du terme ‘dzidzania’ pour « ivraie », on a tiré celui de ‘zizanie’.
Cet homme qui sème de l’ivraie, c’est le diable qui sème la zizanie parmi les croyants. Il va tenter de s’immiscer parmi les croyants pour les diviser, les monter les uns contre les autres et détruire l’amour les uns envers les autres. Ils vont alors se critiquer, se disputer, se fâcher, s’ignorer et même être durs les uns envers les autres et se faire du mal, etc…

3/ L’amour entre conjoints, entre parents et enfants et entre membres d’une même famille

Le diable va tout mettre en œuvre pour diviser les couples, détruire la cellule familiale et les familles. Que d’incompréhensions, que de disputes, que de haine, de séparations, de mal voyons-nous aujourd’hui au sein des couples et des familles, même chez les chrétiens. Ce n’est pas pour rien que la Parole de Dieu dit aux maris chrétiens ‘d’aimer leur femme comme Christ a aimé l’Eglise, et aux femmes chrétiennes d’être soumises à leur mari comme l’Eglise est soumise au Christ’ Ephésiens 5.22.
Ce n’est pas pour rien non plus que l’apôtre Paul dit encore, en 1 Timothée 5.8 : « Si quelqu’un ne prend pas soin des siens et principalement des membres de sa famille, il a renié la foi, et il est pire qu’un infidèle. »

III/ Le moyen employé par le diable : la semence

Dans la parabole de l’ivraie, nous avons déjà vu que l’ennemi sème la ‘dzidzania’ dans le champ et que cela va poser un gros problème pour le maître du champ.
Dans notre texte, il est dit que le diable ‘avait semé’ (version Semeur) dans le cœur de Judas le projet de trahir Jésus.
En Matthieu 16.23, Jésus dit à Pierre le disciple : « Arrière de moi Satan. » C’était en effet Satan qui avait inspiré Pierre, qui avait mis ses pensées dans son cœur. Dans le jardin d’Eden, Satan, par ses paroles, a semé le doute dans le cœur d’Eve.

Ainsi, le diable va tenter de s’immiscer dans notre cœur et dans notre esprit pour tuer l’amour, pour nous éloigner de Dieu et nous éloigner les uns des autres, pour briser les couples et détruire les familles. C’est pourquoi, par la bouche de l’apôtre Paul, il nous est dit, en Ephésiens 4.27 : « Ne donnez pas accès au diable. »
Il s’agit ici de faire en sorte que le diable n’ait pas l’occasion de semer le mal, et qu’il ne trouve pas d’ouverture par laquelle il pourrait entrer pour semer l’ivraie. Nous ne pouvons pas nous permettre de donner au diable la possibilité de tuer notre amour pour Dieu, de détruire notre amour les uns envers les autres, de briser nos couples et nos familles. Il y a quelque chose à faire.

IV/ Notre responsabilité : cultiver et garder le jardin

Genèse 2.15 : « l’Eternel Dieu prit l’homme, et le plaça dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder. »
Le jardin représente ce que Dieu nous a donné dans sa grâce et dans son amour. Il nous a fait naître au sein d’un peuple, il nous a donné une identité, une famille, un pays, une ville, un(e) conjoint(e), des enfants, une église. Il nous a aussi donné la vie, un corps, un cœur, un esprit, une personnalité, des capacités. Il nous a également donné la foi, la vie nouvelle, sa Parole, son Esprit.
Tout ce que Dieu nous a donné, il l’a fait pour notre bonheur et pour notre joie. Il nous a placés dans ces divers jardins qu’il nous a donnés, et il nous donne la responsabilité de les cultiver.
Cultiver la terre signifie la travailler de telle sorte qu’elle porte des fruits. Il faut prendre soin des attributs que Dieu nous a donnés, les mettre en valeur, les nourrir, les honorer, les approfondir, les développer, les protéger pour que chaque domaine prospère et nous donne de la joie et du bonheur, et que ce soit, en même temps, une bénédiction pour les êtres humains et que cela réjouisse le cœur de Dieu.
En Proverbes 12.11, nous lisons : « Celui qui cultive son champ est rassasié de biens, mais celui qui poursuit des choses vaines est dépourvu de sens. »

Ces champs, nous devons aussi les garder, simplement parce que l’ennemi de Dieu et des hommes, l’adversaire des croyants va essayer d’y entrer comme il est entré dans le jardin d’Eden. De quelle manière devons-nous le faire ?

1/ Être lucide et veiller

1 Pierre 5.8 : « Ne vous laissez pas distraire, soyez vigilants. Votre adversaire le diable rôde autour de vous comme un lion rugissant, qui cherche quelqu’un à dévorer. »
Les diverses occupations de l’existence, l’attrait et l’esprit du monde, l’évolution des mœurs, la banalisation du mal, le renversement des valeurs, le progrès peuvent nous endormir et nous rendre conformes au monde.
D’une manière imperceptible, le diable entre et il nous détourne de la vérité. Nous devons veiller afin de pouvoir discerner les ruses du malin.

Dans tous les domaines de notre vie, il est important de veiller pour ne pas nous laisser tromper et nous conformer aux idées, aux pensées et aux comportements du monde. Dans le domaine de l’éthique, il est important de garder ce que la Parole de Dieu nous enseigne, de bien être conscients des limites à ne pas franchir. Le monde évolue et beaucoup de choses que Dieu réprouve deviennent pour nous normales.

2/ Veiller et prier

Matthieu 26.41 : « Veillez et priez afin que vous ne tombiez pas dans la tentation. » « Prier » va de pair avec « veiller ». Le lien que nous avons avec Dieu par la prière va nous aider à être vigilants. Le danger se situe partout et nous sommes constamment confrontés à l’esprit du monde, à l’attrait du monde, aux pratiques du monde. Sans vigilance et sans prière, il sera difficile de ne pas chuter.

3/ Résister

Jacques 4.7 : « Résistez au diable et il fuira loin de vous. » 1 Pierre 5.9 : « Résistez-lui en demeurant ferme dans la foi. »
Adam et Eve n’ont pas beaucoup résisté ; Samson n’a pas beaucoup résisté ; le roi David n’a pas du tout résisté. Dieu ne nous épargne pas la tentation, mais il nous donne la force d’y résister et de la vaincre, si nous le désirons vraiment.

On ne peut pas non plus se justifier en disant : ‘C’est plus fort que moi’. Si je suis un enfant de Dieu, la Bible dit, en 1 Jean 4.4 : « Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde. » Lorsque nous chutons, c’est parce que nous n’avons pas été vigilants et que nous n’avons pas vraiment résisté.
Résister signifie fuir comme l’a fait Joseph, proclamer la parole de Dieu comme Jésus qui répondait à Satan, en disant : ‘Il est écrit’. Il ne faut pas penser que l’on résiste lorsqu’on discute avec le diable. Eve et Samson ont discuté et ils ont chutés.

4/ Ne pas tenter le diable

On parle toujours de la tentation du diable en oubliant que, bien souvent, c’est nous qui lui donnons l’occasion de nous tenter. Eve aurait pu dire : « Ce n’est pas de ma faute, c’est le diable qui m’a tentée. » Mais c’est quand même elle qui a vu que l’arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence, et c’est elle qui a commencé à discuter avec lui.
Nous-mêmes, bien souvent, prenons des risques. Nous avons du mal à discerner les dangers et, sans nous en rendre compte, nous nous exposons, nous entamons des chemins dangereux. Quelques fois, bien qu’ayant discerné le danger, nous nous y engageons quand même, et nous prions pour que Dieu nous garde.
Dans ces cas-là, Dieu ne peut pas nous garder, parce que nous savons très bien que qu’il y a certains chemins que nous ne devons pas prendre.
Il faut que nous gardions fermées les portes interdites. Par curiosité, Dina, la fille de Jacob, est allée hors de ses limites. Les conséquences ont été très graves : viol et meurtres. Ne tentons pas le diable.

N’oublions pas que l’objectif réel et le dessein de Satan sont la destruction de l’amour. Cultivons soigneusement les jardins que Dieu nous a donnés, et gardons bien les champs dans lesquels il nous a placés. Alors nous serons heureux.

Pasteur Tchoghandjian Jacques