Description du projet

Message du dimanche 29 mars 2020
Délivrance et victoire Exode 14.5-29

I/ Avant-propos

Chers frères et sœurs, nous sommes encore aujourd’hui dans ce temps d’épreuve qui touche l’humanité entière et très durement notre pays. L’Eglise est, elle aussi, confrontée à cette crise, et nous, les croyants, nous sommes solidaires de nos contemporains. Lorsqu’il se trouvait en présence d’un souffrant, Jésus était ému de compassion, et face à la détresse de ses enfants, il pleurait.
Dans ce temps, les hommes, croyants ou non, nous sommes confinés dans le même bateau en proie à une grande tempête. En des temps comme celui-ci, la peur, la panique, et le désespoir, peuvent nous plonger dans un grand mal-être. Que pouvons-nous faire ? Comment doit-on réagir ?
On pourrait dire beaucoup de choses et donner bien des réponses à ces questions qui seraient sans nuls doutes encourageantes et justes. C’est ce que nous écoutons ou lisons dans tous les messages délivrés chaque jour par les divers moyens de communication : réseaux sociaux, internet et autres, paroles qui nous font du bien et qui nous rassurent.

Je voudrais aujourd’hui ajouter à tous ces messages celui que le Seigneur a déposé sur mon cœur pour chacun d’entre nous ce matin. Que Dieu nous rende par son Esprit, attentifs à ce qu’il veut nous dire, et qu’il ouvre notre cœur à sa Parole.

Lorsque nous lisons les Evangiles, il est intéressant de relever que dans la plupart des miracles que Jésus a accompli au cours de son ministère terrestre, il a, au préalable, demandé aux malades, aux gens, ou à ses disciples, de faire quelque chose qu’il leur était justement impossible de faire.
A un homme dont la main est paralysée il dit : Etends ta main ! (Ce qu’il lui était impossible de faire). A un paralytique il ordonne de se lever, de prendre sa natte, et de rentrer chez lui (ce que moi-même je n’aurai jamais osé dire) ; Dans la ville de Naïn il demande à un jeune homme mort de se lever et, dans le cimetière de Béthanie il invite son ami Lazare (inhumé depuis quatre jours) à sortir du tombeau. A un autre moment, n’ayant à sa disposition que cinq pains et deux poissons, il demande à ses disciples de commencer la distribution aux dix mille personnes affamées assises sur l’herbe etc.
Nous voyons donc qu’avant même que le miracle se produise, Jésus demande aux gens, ou aux malades, ou à ses disciples, de faire quelque chose qu’ils ne peuvent pas faire. Lorsqu’ils obéissent, le miracle s’accomplit.

Frères et sœurs, la foi ne consiste pas seulement à croire que tout est possible à Dieu, cela n’est pas très difficile, mais, sur la parole de Jésus, elle consiste à croire et à agir avant même que le miracle se produise. La foi consiste à marcher alors qu’il n’y a pas de chemin.
C’est le sens de la parole de Jésus que l’on trouve en Marc 11.23-24 : « Ayez foi en Dieu. Je vous le dis en vérité, si quelqu’un dit à cette montagne : Ôte-toi de là et jette-toi dans la mer, et s’il ne doute point en son cœur, mais croit que ce qu’il dit arrive, il le verra s’accomplir. C’est pourquoi je vous dis : Tout ce que vous demanderez en priant croyez que vous l’avez reçu et vous le verrez s’accomplir. »
Cette parole d’autorité, empreinte de la puissance du Saint-Esprit, est prononcée par Jésus contre un figuier qui n’avait pas de fruits. Le figuier a ensuite séché. Jésus était rempli du Saint-Esprit, il était en communion avec son Père, il avait une vie de prière et d’obéissance. C’est pourquoi sa Parole était empreinte d’une autorité divine.

C’est cette même autorité que nous sommes appelés à expérimenter et à vivre dans les circonstances tragiques d’aujourd’hui. Pourrait-on avoir une parole d’autorité contre cette pandémie ? Pourrait-on par la foi lui faire face et continuer à avancer alors qu’il n’y a encore aucune issue ? Pourrait-on malgré les circonstances graves être courageux, forts, et déterminés ? Pourrait-on proclamer la victoire avant même qu’elle se produise, alors que les choses empirent ?

Comment pourrait-on dominer la situation au lieu de la subir ; comment pourrait-on être rempli de paix au lieu de tomber dans la psychose ou d’être submergé par la peur ; comment pourraient-on chanter des louanges au lieu de gémir, et rester confiant au lieu d’être abattu ? Comment pourrions-nous encore croire alors que le monde est dans la détresse ? L’expérience des Israélites nous en donne une petite idée.

II/ Israël est dans une situation critique

Peu après la sortie d’Egypte, alors qu’ils cheminaient dans le désert en direction de Canaan, la terre promise, les Israélites sont arrêtés par la mer rouge. Elle se trouve devant eux comme une muraille infranchissable. Déjà, la question de savoir comment traverser devait préoccuper les Israélites. Plus grave que cela encore, ils s’aperçurent que l’armée des Egyptiens étaient à leurs trousses, et qu’elle approchait. La situation était grave, dangereuse, et sans espoir. Le peuple était coincé entre la mer et l’armée égyptienne.
Nous pouvons imaginer la frayeur des Israélites qui crient à Dieu et à Moïse. Ces cris sont des cris de panique et de peur pour certains, de colère et d’amertume pour d’autres. Ils se plaignent de la situation, ils en veulent à Moïse et à Dieu. Oh, on pourrait peut-être les comprendre ! Leur vie est en danger et ils ne comprennent pas ce qui leur arrive après la merveilleuse délivrance de l’esclavage qu’ils ont connu quelques temps auparavant.

1/ Paroles de Moïse au peuple

Nous pouvons remarquer que Moïse ne s’énerve pas. Au contraire, il les encourage, il les rassure, et il leur transmet la confiance qu’il a en l’Eternel qui les délivrera. Nous lisons au V 13 : « Ne craignez rien, restez en place, et regardez la délivrance que l’Eternel va vous accorder en ce jour. »
Chers frères et sœurs, Moïse est pour nous un exemple. Nous sommes appelés à nous encourager les uns les autres dans la situation d’aujourd’hui. Nous pouvons partager notre foi avec celui qui a peur, rappeler les promesses de la parole à celui qui doute, rassurer avec douceur celui qui se plaint, consoler celui qui pleure, entourer celui qui se sent perdu, relever celui qui tombe. Nous sommes appelés à refléter Jésus à ceux qui nous sont proches, et à ceux qui sont plus éloignés.

Comment ce ministère d’aide, de soutien, de consolation, et cette attitude de calme, de confiance et d’encouragement, sont-ils possibles ?
La réponse se trouve au Chapitre 13.21 et 22 : « L’Eternel allait devant eux, le jour dans une colonne de nuée pour les guider dans leur chemin, et la nuit dans une colonne de feu pour les éclairer, afin qu’ils marchassent jour et nuit. La colonne de nuée ne se retirait point de devant le peuple pendant le jour, ni la colonne de feu pendant la nuit. »

Comment le peuple a-t-il pu oublier que Dieu était là ? La peur les aveuglait, et le danger avait obscurci leurs yeux. Pourtant la nuée était bien là, le jour, et la colonne de feu la nuit.
C’est pourquoi frères et sœurs, nous avons besoin de nous exhorter les uns les autres et de se dire : l’Eternel est là ; il est là le jour quand tout va bien, la nuit quand tout va mal ; il est là tout le temps pour te guider, t’éclairer et te protéger. Dis-le à ton conjoint, dis-le à tes enfants, prends le téléphone et dis-le à ta famille ; dis-le à celui qui est seul, à celui qui est malade, à celui qui est démuni, à celui qui pleure : l’Eternel est là.
C’est ce que Moïse a dit au peuple. Mais, qu’est-ce que Dieu dit à Moïse ?

2/ Paroles de l’Eternel à Moïse

Notons que Dieu ne se met pas en colère contre son peuple. Moïse a assuré son ministère auprès des Israélites, mais il semble que lui-même, malgré sa foi et sa confiance en Dieu, ne savait plus que faire ? C’est pour cela que l’Eternel lui dit : Pourquoi cries-tu vers moi ? D’une part Moïse encourageait le peuple, et d’autre part il demandait à Dieu ce qu’il fallait faire. En attendant, le plan de Dieu n’évoluait pas. Il y a ici une leçon importante.

La volonté de Dieu est le salut des hommes et la joie et la paix de ses enfants. Pour que ses projets se réalisent et en particulier dans les temps difficiles, les chrétiens ne doivent pas se résigner à vivre dans la crainte et dans la peur, ni se contenter de toujours s’exhorter, se consoler, se soutenir et s’encourager, ni de se contenter de prier et de crier vers Dieu.
Comprenez-moi bien. Il est important de continuer à nous exhorter, à nous soutenir, à nous aider, à nous envoyer des versets, des messages, et il faut bien sûr continuer à prier et à crier à Dieu, mais l’Eternel attends quelque chose de plus. Il dit d’une certaine manière à Moïse : Tu cries vers moi et tu me pries, maintenant ordonne aux Israélites de se mettre en route et de marcher.
Comment est-ce possible ? Il n’y a pas de route ! C’est pourtant ce que Dieu demande, que l’on se mettre en route et que l’on marche même s’il n’y a pas de chemin, même s’il n’y a pas d’issue visible, malgré la muraille infranchissable ou la mer insurmontable qui nous barrent le chemin ; même s’il y a un virus invisible et redoutable qui pollue ce monde et les hommes : Marche. Oui Seigneur, mais comment ?

III/ Se mettre en route

1/ Ne pas être obnubilé par l’épreuve

En ordonnant à son peuple de se mettre en route le Seigneur lui demande de continuer à aller de l’avant, en direction de Canaan, sans être obnubilé par l’obstacle. Si nous gardons nos yeux fixés sur l’obstacle, nous serons paralysés, terrorisés, incapables de faire un pas ; nous serons arrêtés et figés.
Oui, la mer est là, mais je continue à marcher. Cela signifie que je continue à cultiver ma relation avec Dieu, je continue à prier, à lire la bible, à louer Dieu ; je continue à être disposé à être utilisé par Dieu et prêt à témoigner… Souvenons-nous de l’attitude de Paul et de Silas. Ils avaient été battus, ils avaient les fers aux pieds, et malgré leur situation désespérée ils priaient et chantaient les louanges de Dieu. Les prisonniers les entendaient. Lorsque l’occasion s’est présentée ils ont témoigné au geôlier de la prison ainsi qu’à toute sa famille.

Frères et sœurs, la situation difficile est réelle, le danger est grand, mais l’Eternel nous demande de continuer à marcher comme si le chemin était ouvert et sans obstacle. Il est nécessaire que nous avancions, que nous grandissions, que nous persévérions, que nous nous approfondissions, que nous nous affermissions, que nous continuions à servir. Si l’épreuve peut nous permettre de réaliser cela et de nous centrer sur l’essentiel, elle n’aura pas été inutile.

2/ Regarder à la croix

L’Eternel dit à Moïse au V16 : « Toi, lève ton bâton, tends la main vers la mer, et fends-là en deux. » Dieu n’aurait jamais demandé aux Israélites de marcher, s’il n’avait pas eu l’intention de demander à Moïse de tendre son bâton sur la mer et de la fendre.
Il en est de même pour ce qui nous concerne. Dieu ne peut pas nous demander de marcher sans avoir l’intention de lever l’obstacle, de le neutraliser, et de lui ôter toute sa puissance et toute son influence.
Nous lisons en Colossiens 2.13-15 : « Autrefois, vous étiez spirituellement morts à cause de vos fautes et parce que vous étiez des incirconcis, des païens. Mais maintenant, Dieu vous a fait revivre avec le Christ. Il nous a pardonné toutes nos fautes. Il a annulé le document qui nous accusait et qui nous était contraire par ses dispositions : il l’a supprimé en le clouant à la croix. C’est ainsi que Dieu a désarmé les autorités et pouvoirs spirituels ; il les a donnés publiquement en spectacle en les emmenant comme prisonniers dans le cortège triomphal de son Fils. »

Ce que Moïse accomplit pour les Israélites, Jésus l’a accompli pour les hommes et pour nous ses enfants. La puissance de Moïse avec son bâton, qui ouvre un passage au travers de la mer, est l’image de la puissance de la croix, par laquelle notre Seigneur brise la force du péché et du diable, et ouvre l’accès à Dieu et, en même temps, l’accès au salut, à tous les hommes. Au moment même où Jésus a rendu l’esprit, le rideau du temple s’est déchiré en deux (comme la mer rouge s’est fendu en deux). Nous lisons en Hébreux 10.19 et 20 : « Ainsi donc frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire par la route nouvelle et vivante qu’il a inaugurée pour nous au travers du voile, c’est-à-dire de sa chair, approchons-nous… »

C’est aussi par la puissance de la croix qu’ont déjà été neutralisés et vaincus, les épreuves, les temps difficiles et les difficultés, rencontrés par les enfants de Dieu au cours de leur existence. Ainsi, l’épreuve que traverse le monde, et qui est aussi la nôtre aujourd’hui, a déjà été fendue ou vaincue par l’œuvre de la croix de Christ il y a deux mille ans. Le chemin au travers de cet obstacle si effrayant est ouvert. C’est pourquoi le Seigneur peut nous dire ce matin : Marchez, allez de l’avant.

Chers frères et sœurs, nous sommes confrontés comme les Israélites à une situation que le diable utilise pour nous arrêter et nous neutraliser. Mais souvenons-nous que lui-même, et toutes nos épreuves ont été neutralisés par Christ à la croix. L’épreuve est là, mais ne nous laissons pas impressionner par elle, le chemin pour la traverser est déjà tracé.

Continuons à nous exhorter les uns les autres, continuons à nous soutenir et à prier les uns pour les autres, continuons à être attentifs aux besoins de ceux qui nous entourent, mais surtout : marchons et persévérons. Et plus que jamais, demeurons dans la communion de notre Dieu, et cultivons notre piété. Nous traverserons ce temps, et nous nous en sortirons.

Pasteur Tchoghandjian Jacques