Description du projet

Message du dimanche 2 Février 2020 Romains 12.1 et 2
Se méfier de la tiédeur ou sortir de la tiédeur

I/ Avant-Propos

Si vous désirez prendre au piège une grenouille et lui ôter la vie, la solution n’est pas de la jeter dans de l’eau bouillante car, au contact de l’eau, la grenouille sautera et se sauvera. Par contre, si vous la mettez dans de l’eau froide et que vous la chauffez progressivement, elle s’habituera à la température de l’eau et ne se méfiera pas du danger. Lorsqu’elle réalisera que l’eau est devenue trop chaude, ce sera déjà trop tard.

C’est la même tactique que le diable utilise pour piéger les croyants, les éloigner petit à petit de Dieu (surtout pas d’une manière brusque), et les perdre. Ce sont là les desseins du malin. Satan est notre ennemi, notre adversaire, il est le lion rugissant qui n’est jamais très loin de nous et est prêt à saisir la moindre occasion pour tromper, mentir, agir et dévorer.

Le bassin d’eau dans lequel nous nous trouvons, c’est le monde . Comme tout un chacun, nous y vivons et nous y évoluons naturellement : la famille, les études, le métier, le mariage, les loisirs, les rencontres festives, les hauts et les bas, … en fait, tout ce qui est normal et qui constitue notre vie.
Mais au-delà de nos activités et de nos occupations, il y a l’esprit du monde qui est là, présent dans tous les domaines de l’existence, et qui lui, est inspiré par le diable. L’adversaire agit par le moyen de ces esprits méchants et impurs d’une manière sournoise (qui dissimule ses véritables sentiments ou intentions) et progressive, à tel point que nous ne voyons pas et ne discernons pas toujours clairement le danger.
Pour cette raison, il est devenu difficile de faire la différence entre le bien et le mal, et de discerner la nocivité et le danger de bien des choses auxquelles nous nous sommes habitués : le monde avec sa pensée, ses propositions et ses orientations attrayantes et apparemment inoffensives, mais en réalité destructrices.
L’esprit du monde fournit tous les efforts qui lui permettent de s’installer insidieusement dans tous les domaines de notre vie. Il tend à modeler notre manière de penser et notre manière de voir les choses, afin de nous entraîner à vivre selon lui. Il masque la gravité du péché, il banalise le mal, et il nous pousse à adapter la vie chrétienne à sa philosophie et à ses conceptions.
Il est important de rappeler ce que le Seigneur dit au sujet du monde et de ceux qui vivent selon lui. Nous lisons, en Jacques 4.4 : « Ne savez-vous pas qu’aimer le monde, c’est haïr Dieu ? Si donc quelqu’un veut être l’ami du monde, il se fait l’ennemi de Dieu. » 1 Jean 2.15 : « N’aimez pas le monde ni rien de ce qui fait partie de ce monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui. »

Ainsi, sans qu’ils le réalisent, les chrétiens, influencés journellement par l’esprit du monde, courent le danger de s’attiédir dans leur foi et de devenir des chrétiens mondains.
En effet, la stratégie du diable est d’attiédir la foi des chrétiens pour les éloigner petit à petit de Dieu qui va finalement les perdre. Le but du malin n’est pas de les faire passer brusquement du chaud au froid, mais calmement de la chaleur à la tiédeur. Il connait la parole et il sait que les tièdes seront vomis de la bouche du Seigneur.
« Je ne te dis pas de ne pas aimer Dieu, mais de ne pas en être un fanatique . Je ne te dis pas de ne jamais lire la Bible ou de ne jamais aller à l’église, mais tu n’es pas obligé de lire souvent la Bible et d’aller à l’église tous les dimanches. Tu sais, ce ne sont pas un petit mensonge, une petite colère, ou un peu d’amertume qui t’éloigneront de Dieu; tu ne perdras pas ton salut pour si peu, et ce n’est pas si grave s’il t’arrive de déraper . Dieu n’est-il pas compatissant et miséricordieux? Sache que cela arrive à tous les chrétiens et que tu ne peux pas être parfait. Et puis, pourquoi serait-il mal de s’aimer entre personnes du même sexe, l’important n’est-il pas de s’aimer ? Et pourquoi serait-il mal de faire mourir quelqu’un qui souffre ou de faire partir un enfant qu’on n’a pas désiré ? Pourquoi se priver et priver nos enfants de la belle technologie que la science des hommes met à notre disposition, etc… etc… ? »

Comment devons-nous réagir ? Que devons-nous faire pour ne pas tomber dans le piège de Satan ou s’en dégager pendant qu’il en est encore temps ?

II/ Comment nous garder du danger de la tiédeur ou en sortir ?

1/ Nous souvenir des ‘compassions de Dieu’

Au début de ce chapitre douze, l’apôtre Paul emploie un petit mot qui renvoie le lecteur à tout ce qu’il a dit dans les onze chapitres précédents, et qu’il résume en parlant des ‘compassions de Dieu’. Il dit : « Je vous exhorte donc par les compassions de Dieu. »
Ces ‘compassions de Dieu’ sont les moteurs qui vont permettre aux chrétiens de mener une vie sainte et conforme à la volonté de Dieu.
Pour vivre une vie selon Dieu et non selon le monde, il est important de se souvenir des compassions, de la bonté et de l’amour de Dieu. L’apôtre Paul disait à Timothée, en 2 Timothée 2.8 : « Souviens-toi de Jésus-Christ. »

Lorsqu’on lit les chapitres dans lesquels se trouve l’enseignement de Paul, on voit que Paul est centré sur l’œuvre de Jésus (sa mort et sa résurrection), qui permet aux croyants d’être au bénéfice de la justification par la foi. Ils ont été déclarés justes par la grâce, par laquelle ils ont été réconciliés avec Dieu, et par laquelle ils ont reçu la vie éternelle.
Par l’œuvre de Jésus et par la foi, le Saint-Esprit vient habiter dans le cœur des croyants. Par lui, ils sont habités de la vie même de Dieu. La vie selon l’Esprit va se substituer à la vie selon la chair. Le chrétien ne sera plus conduit par l’esprit du monde mais il sera conduit, inspiré, influencé par l’Esprit de Dieu.

C’est lorsque je réalise la grandeur infinie de l’amour de Dieu pour moi, amour qui s’est manifesté par la mort et la résurrection de Jésus, que je vais vivre selon Dieu. C’est lorsque je mesure la grâce qui m’a été faite d’avoir reçu le pardon, le salut et la vie éternelle, que je serai vraiment attaché à Dieu. Si je ne réalise pas combien Dieu m’aime, je ne pourrai jamais l’aimer pleinement et être un chrétien bouillant.

2/ Offrir à Dieu notre corps

Ce sacrifice auquel l’apôtre exhorte les chrétiens peut être comparé aux sacrifices ‘d’actions de grâce’ et de ‘consécration’ de l’Ancienne Alliance. En réponse à ‘ses compassions’, c’est un tel sacrifice que nous devons offrir à Dieu.
En fait, notre vie de chaque jour doit être le signe de notre reconnaissance et de notre amour pour Dieu. Cela est un parfum de bonne odeur qui lui est agréable et qui le glorifie.
Cette offrande ou ce sacrifice ne doit pas et ne peut pas rester caché dans notre être intérieur. Il doit se manifester au travers de nous comme une lumière que tous les hommes peuvent voir, ou un parfum que tous peuvent sentir.
Ce que j’ai à l’intérieur (ce que Dieu voit) doit se manifester à l’extérieur (ce que mon entourage doit voir). L’extérieur doit être le reflet de l’intérieur.
Le problème est que je peux très bien penser que j’aime Dieu, que je crois en lui, que je suis sauvé(e), que je suis un((e) enfant de Dieu, et penser que je lui suis agréable, sans que cela paraisse et ne se voit dans ma vie.
L’apôtre parle à des ‘frères’, c’est-à-dire à des croyants intérieurement consacrés à Dieu. Cette consécration, le sacrifice de ma vie à Dieu, l’offrande de tout mon être, tout cela doit se traduite par ma vie au travers de chaque membre de mon corps.
De même que l’amour se manifeste par des paroles, des gestes, des regards et des sacrifices, l’amour pour mon Sauveur doit se manifester concrètement et jaillir par tous les pores de mon corps.

-Cette offrande doit être vivante, c’est-à-dire agissante pour le service de Dieu. Je suis étonné de voir la manière dont un sportif de haut niveau peut être zélé pour le sport qu’il pratique : il accepte les contraintes, les heures d’entraînement, une dure discipline… Un entraîneur ne pourrait pas tolérer quelqu’un qui se laisserait aller, qui négligerait ou qui enfreindrait les règles, etc…
Avant d’être chrétien, mon cœur et mon corps étaient au service de l’esprit du monde et en devenant enfant de Dieu, je suis mort à moi-même et au monde, pour être vivant pour Dieu, pour lui appartenir. Il est devenu mon maître et moi je suis devenu son serviteur. Tout mon être doit être alors à son service. Je dois être vivant pour Dieu et pour son œuvre. En Romains 6.19, nous lisons : « De même donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l’impureté et à l’iniquité pour arriver à l’iniquité, ainsi maintenant, livrez vos membres comme esclaves à la justice, pour arriver à la sainteté. »

-Cette offrande doit être sainte. Nous devons nous souvenir que c’est à Dieu que l’on offre ou que l’on s’offre. En Malachie 1.7 et 8, Dieu reproche à son peuple de lui offrir des animaux impurs. Ils lui sacrifiaient des bêtes aveugles ou boiteuses. En 1 Timothée 2.8, l’apôtre nous exhorte à prier en ‘élevant vers Dieu des mains pures’.
L’offrande de ma vie de tous les jours à Dieu doit être de qualité. C’est le meilleur de nous-mêmes que nous devons lui offrir, le meilleur de notre amour, de nos capacités, de notre temps, de nos forces. ‘Mon fils, donne-moi ton cœur. Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu plus que ne m’aiment ceux-ci’ ?

-Cette offrande doit plaire à Dieu. Il doit pouvoir l’agréer et s’en réjouir. En Esaïe 1.10…, l’Eternel dit qu’il en a assez des sacrifices de son peuple, qu’il a en horreur l’encens, qu’il hait ses fêtes. Il dit même qu’il n’écoute plus ses prières. L’offrande de ma vie intérieure et extérieure doit être vivante, sainte et agréable au Seigneur.

3/ Ne pas nous laisser modeler par le monde actuel

Pour pouvoir discerner la volonté de Dieu dans notre marche de chaque jour, pour être un sacrifice vivant, saint et agréable, il y a d’abord une décision à prendre. Elle pourrait-être celle de Josué lorsqu’il dit : « Moi et ma maison nous servirons l’Eternel (Josué 24.15). » Il y a dans cette parole une ferme détermination et un engagement. C’est cette ferme détermination et ce même engagement qui doivent nous animer. Mon désir le plus grand doit être que l’offrande de ma vie soit agréable à Dieu.

A plusieurs reprises, la parole de Dieu exhorte les croyants à la vigilance. En 1 Pierre 5.8, nous lisons : « Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera, résistez-lui avec une foi ferme. »
C’est justement cela que l’apôtre dit au v2 : « Ne vous conformez pas au siècle présent, ou ne vous laissez pas modeler par le monde actuel. » Il nous dit en quelque sorte : « Ne vous laissez pas prendre au piège de l’adversaire, ne vous laissez pas faire ; ne laissez pas le monde devenir inconsciemment votre modèle ; ne suivez pas sa mode, ses gestes, son comportement ; n’imitez pas le monde qui ne connaît ni Dieu ni les lois de son Royaume. » C’est Dieu que nous devons imiter, ce sont les lois de son Royaume que nous devons suivre, c’est son Esprit qui doit nous inspirer et non l’esprit du monde.
Si nous sommes déterminés à lui être agréables, nous devons rester vigilants et actifs dans notre relation avec Dieu et dans notre service pour lui.

4/ Nous laissez transformer par le renouvellement de notre intelligence

L’intelligence est ici la faculté qui discerne le bien et le mal. Cette transformation ou cette métamorphose s’accomplit par l’action du Saint-Esprit en nous. Par cette puissance qui vient de l’intérieur, nous pouvons discerner la volonté de Dieu, discerner les mauvais esprits, voir comme Dieu voit, et être animés de la pensée de Dieu.
Il nous incombe de laisser au Saint-Esprit toute la liberté d’action dans notre être intérieur. Si nous l’attristons ou si nous l’éteignons, nous ne pourrons pas résister à l’esprit du monde, et l’offrande de notre être ne pourra pas être agréable à Dieu.

Frères et sœurs, dans les temps où nous vivons, soyons des chrétiens consacrés à Dieu. Que tout notre être, avec notre esprit et notre corps, soit au service de Dieu. Résistons à l’esprit de ce monde et restons déterminés et vigilants pour ne pas tomber dans les pièges de l’adversaire qui, insidieusement, continuera à essayer de faire de nous des chrétiens tièdes. Laissons au Saint-Esprit la liberté de nous renouveler de l’intérieur.

Pasteur Tchoghandjian Jacques