Description du projet

Message du dimanche 22 mars 2020 Exode 15.22 – 27
Le désert est dans le plan de Dieu

I/ Avant-propos

Cela fait maintenant un mois que le peuple d’Israël a été libéré de l’esclavage du pays d’Egypte. Dieu a accompli un grand prodige en fendant la mer en deux et en délivrant définitivement son peuple. Moïse et les Israélites laissent éclater leur joie et leur reconnaissance et entonnent un merveilleux cantique en l’honneur de l’Eternel. Miryam sœur de Moïse et les femmes chantent et dansent au son des tambourins et disent : l’Eternel a sauvé, il a décimé les ennemis ; Qui est comme lui paré de Sainteté ? L’Eternel régnera à perpétuité.

Avec un Dieu comme l’Eternel, l’avenir est d’une manière certaine assuré. Au sein du peuple c’est la joie et l’allégresse. Puis, le moment vient où il faut reprendre la route. C’est une marche dans le désert avec tout ce qu’il représente comme fatigue, chaleur, dangers, et surtout rareté de l’eau. Très rapidement, trois jours après leur départ de la mer rouge, les provisions d’eau sont déjà épuisées.

Le besoin se fait de plus en plus pressant. Ils ont certainement prié et supplié Dieu d’intervenir. Ils se sont peut-être souvenus de la manifestation puissante de Dieu un mois auparavant lorsque la mer s’est coupée en deux, et lorsque les eaux ont recouvert l’armée de Pharaon. Mais le premier jour était passé, le deuxième, puis le troisième, et toujours pas d’eau à l’horizon. Que se passe-t-il Seigneur ? N’es-tu plus avec nous ? Nous as-tu abandonné ? N’entends-tu plus nos prières ? Ne vois-tu pas notre situation ?

Ayant atteint un certain lieu dans le désert, des cris joyeux se font entendre. De l’eau, on a trouvé de l’eau ! Quelle joie ! C’était sûr, Dieu était avec eux, il ne les avait pas abandonnés, il ne pouvait pas rester indifférent à leurs souffrances !
Lorsque les Israélites goûtèrent l’eau, leur joie se transforma en colère, leur espérance en déception, leurs rires en gémissements, leurs louanges en plaintes. Où est Dieu ? Qu’allons-nous boire ? Dieu nous a vraiment oublié, il n’entend pas, il ne répond pas, il ne voit pas, il ne se préoccupe pas de nous ; il ne nous aime pas. Il nous a laissé tomber, c’est en vain qu’on a placé en lui notre confiance, c’est en vain que nous avons cru, c’est en vain que nous l’avons servi ! Et en plus il nous a trompé, l’eau est polluée, elle est imbuvable, nous allons tous mourir.

On pourrait comprendre les Israélites et leur trouver des circonstances atténuantes. Cela ne devait pas être évident pour eux d’entendre les cris des enfants réclamant de l’eau, de marcher dans ce désert aride sous un soleil brûlant dans des conditions difficiles, et surtout, d’être oppressé par la crainte de la mort.
Si de l’eau potable n’est pas rapidement trouvée, c’est la mort certaine. La limite fatidique de la fin de la vie se rapproche très vite. Les cœurs sont remplis d’amertume, de colère, d’incompréhension, de révolte, de plaintes, de craintes et de peur ; les esprits sont abattus : Allons-nous nous en sortir ?

Pour ce qui nous concerne, nous les enfants de Dieu, Dieu est intervenu à de nombreuses reprises dans notre vie. Nous avons, plus d’une fois, eu l’occasion de nous réjouir, de le remercier, de le louer, et de le glorifier. Il nous a mainte fois gardé, rassuré, consolé, encouragé, béni, soulagé, et guéri. Il est aussi vrai que notre chemin n’a pas toujours été jalonné de sources d’eau où nous pouvions à tout moment nous désaltérer et nous reposer. Il y a eu dans notre vie des temps, des jours et des moments, secs, arides, et sans eau. Nous avons aussi fait l’expérience de circonstances qui se sont améliorées, d’évolution de certaines situations qui nous ont encouragé et permis de continuer, et subitement de voir de nouveau tout se dégrader et s’écrouler. Alors, comme les Israélites, nous avons douté, nous n’avons pas compris, nous nous sommes posé des questions, nous avons eu peur, nous avons été déçus, on s’est senti abandonné, on s’est mis en colère contre Dieu, contre l’église ou le pasteur, on s’est révolté : Qu’allons-nous faire ? Comment allons-nous nous en sortir et être délivré de cette épreuve ?

Pour ce qui nous concerne la situation d’aujourd’hui est différente parce qu’elle est mondiale, parce qu’elle nous dépasse et parce qu’elle est difficile à combattre et à maîtriser, parce qu’on ne sait pas quand elle s’arrêtera, et combien de victimes elle fera encore, et parce que nous nous sentons nous-mêmes en danger.
Aujourd’hui, dans le contexte grave que nous traversons, dans des circonstances que beaucoup d’entre-nous n’avons jamais connu et un sentiment de danger que nous n’avons jamais vécu, avec des mesures drastiques difficiles à supporter, nous pourrions être animés des mêmes sentiments que les Israélites et ressentir les mêmes peurs, le même désarroi, et peut-être les mêmes incompréhensions et avoir les mêmes doutes. Que nous réserve l’avenir ? Qu’allons-nous devenir ?

II/ Intervention de Moïse

Il est très important de nous souvenir que Moïse est quand même là. Il est le libérateur d’Israël et le conducteur du peuple vers la terre promise. Après qu’il ait délivré son peuple Dieu ne l’a pas laissé livré à lui-même pour se débrouiller seul pour traverser le désert. Et dans cette difficile épreuve du manque d’eau, Moïse va être l’intercesseur, le médiateur entre Dieu et son peuple.

Moïse est le type de notre Seigneur Jésus qui est lui-même notre libérateur, notre conducteur, le médiateur entre Dieu et nous, ainsi que notre intercesseur auprès de Dieu. Voici ce que nous lisons en Romains 8.34 : « Christ est mort ; bien plus il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous. » Hébreux 7.25 : « Jésus peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur. »

Aujourd’hui encore, dans la situation qui est la nôtre, Jésus est toujours vivant pour intercéder en notre faveur auprès du Père. C’est pour cela que l’auteur du livre des Hébreux peut dire en Hébreux 4.16 : « Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde, et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins. »

Aller vers Jésus, celui qui nous a libéré de l’esclavage du péché, qui est présent avec nous comme il l’a promis (tous les jours jusqu’à la fin du monde), qui nous conduit (je t’instruirai et je te montrerai la voie que tu dois suivre), et qui intercède pour nous auprès du Père, aller vers Jésus, voilà ce que nous devons déjà faire.

III/ La réponse de l’Eternel

La réponse de l’Eternel à la supplication de Moïse est surprenante. Dieu lui indique un bois qu’il doit jeter dans l’eau polluée. Moïse doit seulement croire et obéir. C’est ce qu’il fait, et le miracle s’accomplit, l’eau devient potable. Le bois avait-il une vertu particulière ? Non bien sûr. Par contre il représente un symbole.

Nous voyons une situation similaire dans un autre récit de l’Ancien Testament. Alors que les prophètes coupent des arbres, le fer de la hache de l’un d’entre eux se détache et s’enfonce dans l’eau. L’homme crie à Elisée. Celui-ci coupe un morceau de bois et le jette à l’endroit même où le fer est tombé. Un miracle eut lieu, le fer remonte alors à la surface (2 Rois 6.5 à 7).

Ce symbole est l’image de l’œuvre que Jésus a accompli pour tous les hommes en mourant sur la croix. Ce bois le représente. En Luc 23.31, Jésus dit aux femmes qui pleuraient et suivaient Jésus, alors que portant sa croix il allait vers Golgotha : « Si l’on fait ces choses au bois vert qu’arrivera-t-il au bois sec ? »

A la croix, Jésus a porté le péché de l’humanité et il est mort. C’est par la croix, et par la foi, que l’homme pécheur est purifié de tous ses péchés. C’est aussi par la puissance de la croix que de grands miracles s’accomplissent dans nos vies.
Parce-que la victoire sur le péché, sur le diable et les puissances démoniaques, sur le mal et la maladie, a été remportée à la croix par le Christ, nous pouvons croire et nous attendre à l’intervention puissante de Dieu dans la situation que nous traversons aujourd’hui.

IV/ Pourquoi Dieu permet-il ?

Le texte nous montre que ce temps difficile pour les Israélites a une signification bien précise. Dans la deuxième partie du v25, il est dit : « Ce fut là que l’Eternel donna au peuple des lois et des ordonnances, et ce fut là qu’il le mit à l’épreuve. » En permettant qu’Israël soit éprouvé, l’Eternel a un objectif pour son peuple.

1/ Inviter Israël à mesurer son attachement et sa foi et en lui

Voici ce que nous lisons en Deutéronome 8.2 : « Souviens-toi de tout le chemin que l’Eternel ton Dieu t’a fait faire pendant ces quarante années dans le désert, afin de t’humilier et de t’éprouver, pour savoir quelles étaient les dispositions de ton cœur et si tu garderais ou non ses commandements. »

L’épreuve d’Abraham avait le même but. En lui demandant de lui sacrifier son fils Dieu teste l’amour d’Abraham et sa foi en lui. Ainsi, frères et sœurs, l’épreuve que nous traversons aujourd’hui est, entre autres, une invitation aux croyants à affermir leur foi et leur confiance en Dieu, à s’attacher plus fortement à lui, à être davantage fidèles et obéissants à sa Parole. Comme le disait un serviteur de Dieu, l’Eglise est invitée à se repentir et à se purifier. Nous sommes invités à nous rapprocher davantage de Dieu pour devenir des chrétiens lumineux dans ce monde où tant et tant d’hommes ne connaissent pas son amour.

L’épreuve est d’une part le révélateur de la qualité de notre foi et de notre amour pour Dieu, et d’autre part une invitation à nous repentir et à nous rapprocher de lui.

2/ Inviter Israël à plus de fidélité et d’obéissance

Voici ce que nous lisons au v26 de notre texte : « Si vous écoutez attentivement l’Eternel, si vous faites ce qui est droit à ses yeux, si vous êtes attentifs à ses commandements, et si vous obéissez à toutes ses lois, je ne vous infligerai aucune des maladies dont j’ai frappé les Egyptiens ; car je suis l’Eternel qui vous apporte la guérison. »

L’épreuve est aussi une invitation aux chrétiens à être davantage fidèles à Dieu et à obéir à sa parole. L’appel de l’Eternel est accompagné d’une merveilleuse promesse : Comme j’ai purifié ces eaux polluées à Mara en faveur de mon peuple, j’ai le pouvoir de guérir et d’accomplir des miracles en votre faveur, mes enfants, dit le Seigneur. Mon attente dans ces temps difficiles que vous traversez est que vous m’écoutiez et m’obéissiez.

V/ La volonté de Dieu

Après avoir fait la leçon à son peuple, l’Eternel lui manifeste son amour et sa bonté. Ils arrivent à Elim où coulent douze sources avec soixante-dix palmiers. Les nombres douze et soixante-dix sont symboliques. Douze est le nombre du peuple de Dieu dans l’Ancien Testament (douze tribus d’Israël), et celui du peuple de Dieu dans le Nouveau Testament (douze apôtres.) Le nombre soixante-dix est un multiple de sept, chiffre qui symbolise la perfection de Dieu.
Cette oasis de douze sources et de soixante-dix palmiers est l’image de la volonté de Dieu de bénir pleinement et parfaitement son peuple, et pour nous aujourd’hui, son Eglise et ses enfants.

Frères et sœurs, le monde vit un temps difficile et dangereux. N’oublions pas que Jésus est notre intercesseur et que nous pouvons aller à lui comme Moïse. Souvenons-nous que par cette épreuve Dieu nous invite à nous repentir et à nous attacher à lui, à affermir notre foi et notre amour pour lui, à l’aimer de tout notre cœur, à l’écouter et à lui obéir.
Souvenons-nous qu’il est celui qui, par la victoire remportée à la croix, à le pouvoir de garder, de protéger, de guérir et de bénir ses enfants, et de stopper cette pandémie par amour pour les hommes et pour les siens.

Nous lisons Au Psaume 30.3 et 5, 6 : « Eternel mon Dieu, j’ai crié à toi et tu m’as guéri. Chantez à l’Eternel vous qui l’aimer, célébrez par vos louanges sa sainteté ! Sa colère dure un instant mais sa grâce toute la vie ; Le soir arrive les pleurs, et le matin l’allégresse. »

Chers frères et sœurs que Dieu vous fortifie et vous bénisse.

Pasteur Tchoghandjian Jacques