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Message du dimanche 23 février 2020
Le Pardon Matthieu 18v21-35

I/ Introduction

En Marc 11.25 et 26, Jésus dit : « Et lorsque vous êtes debout faisant votre prière, si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez, afin que votre Père qui est dans les cieux vous pardonne vos offenses. Mais si vous ne pardonnez pas, votre Père qui est dans les cieux ne vous pardonnera pas non plus vos offenses. »

Cette parole de Jésus est extrêmement sérieuse. Elle nous dit clairement que le Père ne nous pardonnera pas nos offenses si, nous-mêmes, nous n’avons pas pardonné. Lorsque je m’humilie devant Dieu et que je me repens sincèrement d’un péché que j’ai commis, je crois en son pardon, et je m’attends à être pardonné. C’est ce qui me permet de continuer à suivre Jésus et à le servir dans la joie et la paix.
Mais il faut admettre que nous ne nous remettons pas souvent en question dans notre propre pratique du pardon. Que Dieu nous pardonne nous paraît normal, mais que nous pardonnions nous aussi, cela semble être une autre paire de manches.
Ainsi, beaucoup de chrétiens n’arrivent pas à jouir de la plénitude de la communion avec Dieu, parce qu’ils ont gardé au fond d’eux-mêmes de l’amertume, de la rancune, de la colère, et même de la haine envers des personnes qui les ont blessés ou offensés. En réalité, ces personnes n’ont jamais accepté de pardonner, ou elles n’ont jamais vraiment pardonné.

Je ne parle pas ici du le fait que cela soit facile ou difficile, possible ou impossible, mais du fait d’avoir la volonté d’obéir à la Parole de Dieu ou de ne pas l’avoir. Si je refuse de pardonner, comment est-ce que je me place devant cette parole de Jésus : « le Père céleste ne vous pardonnera pas non plus vos offenses » ? Ou, que pense le Père chaque fois que je fais la prière du « Notre Père » en disant : ‘Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés’ ?
Commençons par le commencement, en déterminant la source du pardon.

II/ La source du pardon

-En Matthieu 26.28, lors de l’institution de la Sainte-Cène, Jésus a dit, en prenant la coupe : « Buvez-en tous car ceci est mon sang, le sang de l’alliance qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés. »
-En Hébreux 9.22, nous lisons que : « Sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon. »
-En Ephésiens 4.2, l’apôtre Paul exhorte les chrétiens à se pardonner réciproquement, et il ajoute : « Comme Dieu vous a pardonné ‘en Christ’. » La Bible dit aussi que ‘le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché’ (1 Jean 1.7).

Ainsi, la source du pardon se trouve à la croix où Jésus, le Fils de Dieu, a versé son sang. Grâce au sacrifice de Jésus, l’homme pécheur reçoit le pardon de ses péchés, et les croyants, quant à eux, reçoivent la force de pardonner aux hommes leurs offenses, et de se pardonner les uns les autres.
En d’autres termes, en mourant sur la croix, Jésus a ouvert la route du pardon. C’est dans La Croix que se trouve la puissance de Dieu qui permet que moi, pêcheur, je sois pardonné et que moi-même, enfant de Dieu, je puisse, par l’action du Saint-Esprit, pardonner à mon prochain et à mes frères et sœurs chrétiens.

Nous comprenons par-là que le vrai pardon ne peut pas provenir de l’homme, mais seulement de Dieu. Sa seule source est le sacrifice de Jésus à la croix. Il n’est donc pas le fruit d’une volonté ou d’une capacité humaine, il n’est pas dans le pouvoir de l’être humain naturel de vraiment pardonner.
Le sang de Jésus versé à la croix, la volonté de l’enfant de Dieu à obéir à Dieu, et l’action du Saint-Esprit sont les trois éléments indispensables qui permettent d’être pardonné et de pardonner.

III/ L’efficacité du pardon de Dieu

En Matthieu 18, Jésus présente le pardon en donnant l’exemple d’une dette qui est remise. Il raconte une parabole dans laquelle un roi remet (ou efface) la dette d’un serviteur qui lui devait une très grosse somme d’argent. Au Psaume 32.1 : il est dit : « Heureux celui à qui la transgression est remise, à qui le péché est pardonné. »

Une dette infinie a été contractée par Adam et Eve dans le jardin d’Eden. En désobéissant à l’ordre de Dieu, ils se sont endettés envers lui et ont transmis cet épouvantable héritage à toute l’humanité.
A cause de l’infini grandeur et de la sainteté de Dieu et d’un Dieu qui est de toute éternité, le péché commis contre lui était impardonnable. Aucun humain ne pouvait acquitter la dette contractée.

Il fallait pourtant que quelqu’un de la nature de Dieu, de la taille de Dieu, de l’équivalent de Dieu paye en subissant le châtiment suprême : la mort. Mais, parmi les êtres humains, cet équivalent n’existait pas et ne pouvait exister.
C’est la raison pour laquelle, Dieu, dans son amour infini, est venu lui-même ici-bas en envoyant son Fils Jésus. Jésus est l’équivalent de Dieu. Hébreux 1.3 dit qu’il est ‘le reflet de sa gloire, l’empreinte de sa personne’. En mourant pour tous les êtres humains, Jésus a effacé la dette de l’humanité.
En Colossiens 2.14, nous lisons que Dieu « a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui subsistait contre nous, en le clouant à la croix. »
L’apôtre Paul dit encore, en Romains 8.1 : « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus Christ. »

Lorsque Jésus meurt sur la croix, la dette est payée pour tous les êtres humains, et le chemin du pardon est ouvert à tous. Il n’y a plus d’obstacles. Mais la réponse de l’homme est indispensable pour que ce pardon et ce salut deviennent effectifs.
Pour employer une image, je dirai que le pardon et le salut sont des cadeaux que Christ a achetés au prix de sa vie, et qu’il offre à tous. Il est essentiel que les êtres humains les acceptent par la repentance et par la foi, afin d’en bénéficier.

IV/ La repentance et la foi rendent le pardon de Dieu efficace

La repentance et la foi sont semblables aux deux faces d’une même pièce de monnaie. Il faut que les deux se manifestent pour que le pardon devienne une réalité. C’est ce que nous montre la parole de Dieu.
-Déjà, Jean-Baptiste prêchait, en disant en Matthieu 3.2 : « Repentez-vous, car le Royaume des cieux est proche. »
-Le jour de la Pentecôte, Pierre parle à une grande foule. Les personnes sont touchées par le message et disent, en Actes 2.37 : « Hommes, frères, que ferons-nous ? » Pierre leur répond : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé, et vous recevrez le pardon de vos péchés. »
-En Actes 10.43, dans la maison de Corneille où beaucoup de personnes s’étaient réunies, Pierre dit dans son message : « Tous les prophètes rendent de Lui le témoignage que quiconque croit en Lui reçoit par son nom le pardon des péchés. »

Le Seigneur Jésus a acquis, par sa mort sur La Croix, le pardon des péchés et le salut de tous les êtres humains, et c’est par la repentance et la foi que ce pardon devient effectif, devient une réalité concrète. Sans cela, le pardon acquis par Jésus serait inefficace.

V/ Le sens de la première parole de Jésus sur la croix

Luc 23.34 : « Père, pardonne-leur car ils ne savent ce qu’ils font. » Toutes les prières de Jésus sont merveilleuses, parce que nous savons qu’elles sont toujours entendues et exaucées par son Père. Les prières de Jésus sont toujours conformes à la volonté de Dieu. Ainsi, celle qu’il lui adresse sur la croix est extraordinaire.
Ses bourreaux, les sacrificateurs, la foule, les Romains savaient qu’ils mettaient à mort un innocent, mais ils n’avaient pas reconnu en lui le Messie, le Fils de Dieu. Parce qu’il est entrain de payer le prix de leurs péchés, Jésus peut demander à son Père de leur pardonner. Au travers d’eux, c’est le pardon des péchés de l’humanité entière qu’il demande.

Certains pourraient dire que Jésus a pu pardonner et demander le pardon de Dieu, parce qu’il était le Fils de Dieu et que pour lui, c’était plus facile que pour nous ! Ceux qui pensent cela n’ont rien compris, ni à l’ampleur du sacrifice de Jésus, ni à la grandeur de son amour. Nous avons, dans le livre des Actes, l’exemple d’Etienne qui est une personne comme nous. En Actes 7.60, alors que la foule, remplie de haine à son égard, le lapide, Etienne prie et dit : « Seigneur ne leur impute pas ce péché », en quelque sorte, ‘Seigneur pardonne-leur’.

Remarquons que ni ceux qui suppliciaient Jésus, ni ceux qui lapidaient Etienne, n’avaient demandé pardon. Pourtant, aussi bien Jésus qu’Etienne avaient non seulement pardonné eux-mêmes à ceux qui les mettaient à mort, mais ils demandaient à Dieu de les pardonner.
Cela montre que l’enfant de Dieu, par la grâce de Dieu et par son amour pour les perdus, et avec l’aide du Saint-Esprit, peut pardonner sans qu’un pardon lui soit demandé au préalable, simplement parce qu’il va puiser cette force à la croix.

Si, par la grâce de Dieu nous avons été éclairés et si, par le Saint-Esprit, nous pouvons discerner ce qui est péché aux yeux de Dieu, nous devons nous rappeler que, tout en étant coupables de leurs méfaits, les êtres humains sont dans les ténèbres et ne savent pas ce qu’ils font. Ils ne se rendent pas compte que le mal qu’ils font, ils le font à Dieu lui-même.
C’est ce que dit l’apôtre Pierre à ceux qui ont crucifié Jésus. Actes 3.17 : « Et maintenant je sais frères que vous avez agi par ignorance ainsi que vos chefs. »
L’apôtre Paul dit la même chose pour lui-même, en 1 Timothée 1.13 : « J’étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent. Mais j’ai obtenu miséricorde parce que j’agissais par ignorance, dans l’incrédulité. »

L’ignorance n’atténue pas la gravité du péché. Elle n’enlève ni la responsabilité, ni la justesse de la condamnation du pécheur. Mais si moi, enfant de Dieu, j’ai été au bénéfice de la grâce de Dieu qui m’a éclairé et pardonné, je peux alors moi aussi pardonner (par l’action du Saint-Esprit), et faire la même prière que celle de Christ : « Père pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. »

VI/ Les conséquences du pardon

Le pardon que j’accorde aux êtres humains par la grâce de Dieu et avec son aide, sans même qu’ils le demandent, va ouvrir la voie de la guérison et de la libération pour moi-même Il va aussi ouvrir la voie du salut à ceux à qui je l’accorde.
En pardonnant au nom de Jésus, je me délie aussi de l’adversaire qui me tient par la haine, l’amertume, la colère, l’esprit de vengeance, l’habileté à trouver des excuses et à me justifier. En pardonnant, je neutralise sa puissance qui m’emprisonne dans la souffrance, dans la dépression et dans la culpabilité.
En pardonnant, je me libère de toutes ces choses qui empoisonnent ma vie et la vie de mon entourage, et qui m’ôtent toute joie et toute paix.

Le ‘non-pardon’ est un feu qui consume de l’intérieur. Par le pardon, le feu est éteint, mes sentiments changent, ma manière de voir change, une puissance d’amour est libérée en moi. En même temps, en pardonnant, je libère une puissance de vie pour celui à qui je pardonne, j’ôte les obstacles qui empêchent son salut, et j’ouvre à Dieu le chemin pour que la personne soit touchée et trouve le pardon de Dieu.

C’est le sens de la parole que nous trouvons en Romains 12.20 : « Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger (manière de pardonner) ; s’il a soif, donne-lui à boire (manière de pardonner) ; car en agissant ainsi, ce sont des charbons ardents (un jugement) que tu amasseras sur sa tête. » Ces charbons ardents ne sont pas attirés sur la tête de notre ennemi pour le détruire mais, au contraire, pour qu’il réalise son état de pécheur, et se tourne vers Dieu pour être pardonné et sauvé.

VII/ Le pardon entre chrétiens

Ainsi, frères et sœurs, si les enfants de Dieu sont appelés à pardonner aux hommes leurs offenses, à combien plus forte raison ils doivent se pardonner les uns les autres. Il est très grave devant Dieu de se dire chrétien et de refuser de pardonner.

-En Ephésiens 4.32, nous lisons : « Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement comme Dieu vous a pardonné en Christ. » -En Colossiens 3.13, l’apôtre Paul dit : « Supportez-vous les uns les autres, et si l’un a sujet de se plaindre de l’autre, pardonnez-vous réciproquement. De même que Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi. »
Si nous désirons vraiment plaire à Dieu, il nous aidera à pardonner.

VIII/ Comment puis-je savoir si j’ai vraiment pardonné ?

Les signes du vrai pardon ne sont pas les paroles qui sortent de mes lèvres, mais celles qui sont le reflet de mon cœur. Il est très possible de pardonner seulement avec la bouche. C’est avec le cœur qu’il faut pardonner. C’est notre cœur qu’il faut alors sonder. Y-a-t-il encore de l’amertume, de la souffrance, de la colère, de la haine, des mauvaises pensées ? Si oui, c’est que je n’ai pas vraiment pardonné.

Pardonner ne signifie pas automatiquement oublier, parce qu’il y a des choses que l’on ne peut pas oublier. Mais parce que j’ai pardonné, elles ne me font plus souffrir. C’est comme lorsqu’une plaie est guérie, la cicatrice reste, mais la souffrance a disparu depuis longtemps, le feu intérieur a été éteint.

Lorsque j’ai pardonné, mon cœur est alors rempli par la présence de Dieu et par son amour.
Frères et sœurs, ayons pour modèle notre bien-aimé Sauveur. Comme nous avons été nous-mêmes pardonnés, pardonnons aussi. Ainsi, non seulement nous serons libres, mais beaucoup seront libérés.

Pasteur Tchoghandjian Jacques