Description du projet

Message du dimanche 15 mars 2020 – Psaume 121
Les cinq directions vers lesquelles nous devons regarder

I/ Avant-propos

Il y a un vieux chant que l’on aimait souvent chanter qui disait : « Vers Jésus lève les yeux, contemple son visage merveilleux, et les choses de la terre pâliront peu à peu, si tu lèves vers Jésus les yeux. » Un autre chant ancien disait : « Vers qui se tourner quand la source des larmes est tarie, vers qui se tourner quand la mort semble plus douce que la vie ? Nous allons vers Jésus qui nous dit, venez à moi… »

C’est aussi la question que se pose le pèlerin du Psaume 121 lorsqu’il voit le chemin qu’il doit emprunter pour retourner chez lui, passer par les montagnes. Tout à coup il est rempli de craintes et d’angoisses. La montagne annonce de multiples dangers : Le temps peut changer très rapidement, les bêtes sauvages rôdent, elle est aussi le refuge des brigands à l’affut des voyageurs…

Cet homme sait que son voyage est risqué. Pourra-t-il surmonter les obstacles ? Echappera-t-il aux dangers ? Aura-t-il assez de force pour aller jusqu’au bout ? Arrivera-t-il sain et sauf à destination ? Il n’a aucune certitude. « Je lève les yeux vers les montagnes, d’où me viendra le secours ? »

Dans l’Ancien Testament Dieu demande à Moïse d’envoyer dix hommes pour explorer le pays de Canaan, pays que Dieu avait promis à son peuple. Lorsque les espions revinrent, voici ce qu’ils dirent à Moïse et au peuple rassemblé : « C’est un pays où coulent le lait et le miel, et en voici les fruits, mais le peuple qui habite ce pays est puissant. Nous ne pouvons pas monter contre ce peuple, car il est plus fort que nous (Nombres 13.27 et 31). Ils dirent encore : « Nous y avons vu des géants, nous étions à leurs yeux comme des sauterelles (v33). » Par ces paroles, ils suscitèrent le doute, la peur et l’angoisse dans les cœurs des Israélites. La montagne est trop haute, le danger est trop grand ; comment pourrons-nous vaincre et conquérir le pays ? C’est impossible !

Goliath le philistin mesurait près de trois mètres. Il est dit : « Qu’à la vue de cet homme, tous ceux d’Israël s’enfuirent devant lui et furent saisis de crainte (1 Samuel 17.24). » L’armée d’Israël tremble de peur. Que va-t-il nous arriver ? Est-ce qu’on va s’en sortir ? Personne ne peut vaincre ce géant !

Le pèlerin voyait les montagnes, les Israélites voyaient les ennemis comme des géants, et l’armée d’Israël voyait ce soldat de trois mètres qui les haranguait. Tous étaient préoccupés par la même question : Comment s’en sortir ? D’où viendra le secours ?

Les difficultés, les épreuves présentes, et l’avenir incertain, pourraient nous paraitre comme des montagnes menaçantes difficiles à franchir. Nous pourrions nous poser les mêmes questions : Que me réserve l’avenir ? Aurai-je assez de forces pour surmonter les obstacles ? Pourrai-je éviter les dangers ? Arriverai-je sans encombre à destination ? D’où me viendra le secours ?
Si nous regardons aux montagnes, nous serons remplis de frayeurs, de craintes, d’incertitudes, et de doutes. Mais regardons-nous au bon endroit ? Certainement pas.

Je voudrais faire la différence entre voir et regarder. On ne peut pas ne pas voir ce qui ne se passe ni d’être confrontés à diverses situations et divers dangers. On ne peut pas ignorer les montagnes de notre existence, ou rester insensible à ce qui peut arriver. On ne peut pas éviter d’éprouver de la crainte et même d’être secoués. Mais tout en les voyant nous sommes appelés à regarder ailleurs.
Je peux voir les montagnes mais je ne dois pas être omnibulé par elles, sinon je serai paralysé et vaincu. Tout en voyant les montagnes je dois regarder à Jésus qui les a déjà vaincues. Alors je pourrai continuer ma route et aller jusqu’au bout. Voyons cela de plus près. Il y a cinq directions vers lesquelles il nous faut regarder.

II/ Cinq directions précises

1/ Regarder le ciel

Le pèlerin avait vu les montagnes, il a eu un moment de crainte, mais très vite il a regardé vers le ciel. D’où la réponse de la foi : « Le secours me vient de l’Eternel qui a fait le ciel et la terre. » Les Israélites quant à eux ont vu les géants et ils ont gardé leurs yeux sur eux. Ils n’ont pas vu qu’au-dessus d’eux se trouvait le ciel.
L’Eternel fait une merveilleuse promesse à Abram. Il lui dit : « Abram, ne crains point ; je suis ton bouclier, et ta récompense sera très grande. » Abram a des doutes car il voit les hautes montagnes, inaccessibles et insurmontables, dressées dans sa vie et celle de son couple. Il s’agissait de la stérilité de Sarah et de leurs âges avancés. L’Eternel lui dit alors : « Regarde vers le ciel et compte les étoiles si tu peux les compter. Telle sera ta postérité (Genèse 15.5). » C’est comme s’il lui disait : Ne reste pas sur la vision de votre état physique, regarde vers le ciel.
Chaque étoile que tu vois est une promesse, une bénédiction, un cadeau que je te fais, le signe de mon amour et de ma grâce. Plus haut que ces montagnes, le Seigneur montre à Abram le ciel avec les étoiles. Là se trouve le Créateur de l’univers, le Père d’amour avec la multitude de ses promesses.

Frères et sœurs, Dieu nous invite à détourner nos regards de nos montagnes pour regarder vers le ciel, pour regarder à lui. Notre Père céleste a préparé pour nous des millions d’étoiles qui sont dans sa Parole, et qui sont autant de promesses pour ses enfants et pour toutes les circonstances de leur vie.

Regarder vers le ciel, c’est aussi regarder à Jésus, l’étoile qui a brillé il y a deux mille ans dans le ciel de ce monde pour éclairer les ténèbres. L’auteur du livre des Hébreux dit : « Courons avec persévérance l’épreuve qui nous est proposée. Gardons les yeux fixés sur Jésus (Hébreux 12.1 et 2). »

2/ Regarder vers la mer

Pendant le règne d’Achab roi d’Israël, la montagne dressée devant le peuple était immense Après trois ans et demi de sécheresse la détresse était grande dans le pays, et la situation désastreuse. Le prophète Elie monta au sommet du Carmel pour prier. Il dit à son serviteur : « Monte, regarde du côté de la mer (1 Rois 18.43). » A la septième fois, un petit nuage annonciateur de la pluie apparut à l’horizon.

Regarder du côté de la mer, qu’est-ce que cela peut-il signifier pour nous ? Dans la Parole de Dieu, la mer n’est pas une bonne chose. Au sens figuré elle est le symbole des puissances maléfiques. Là se trouve le léviathan, ce monstre marin qu’on identifie à Satan.
En marchant sur la mer pour rejoindre ses disciples, Jésus écrase la puissance dévastatrice de l’adversaire. En même temps, c’est de la mer que Jésus opère le miracle de la pêche miraculeuse.

Regarder du côté de la mer, c’est la voir comme une puissance déjà maîtrisée par Dieu, et en même temps comme un instrument de Dieu pour de grandes bénédictions. En effet Dieu a le pouvoir de tirer le bien du mal, la bénédiction de la malédiction. C’est de la mer que vient le nuage qui va donner la pluie ; c’est de la croix, symbole de la malédiction, que provient la plus grande des bénédictions : le salut de l’humanité.

Dieu nous invite à regarder aujourd’hui du côté de la mer, c’est-à-dire de voir nos montagnes, nos difficultés, nos épreuves, comme déjà vaincues et maitrisées par lui, et de nous souvenir qu’il a la puissance de changer le mal en bien, la malédiction en bénédiction.

Regarder vers la mer c’est aussi regarder à Jésus, ce petit nuage qui, il y a deux mille ans, s’est élevé à l’horizon pour apporter la pluie de la vie, de l’espérance, et de la bénédiction aux hommes. Regarder du côté de la mer c’est regarder vers la croix d’où a jailli, et continue à jaillir le salut pour les hommes, et la bénédiction pour les enfants de Dieu.

3/ Regarder le pays

En Nombres 27.12, l’Eternel dit à Moise : « Monte sur cette montagne d’Abarim, et regarde le pays que je donne aux enfants d’Israël. » Ce pays était celui que Dieu avait choisi pour son peuple, un pays d’abondance où ‘coulent le lait et le miel’. C’était la future demeure du peuple d’Israël, qui allait en devenir le propriétaire. Un pays qu’ils devaient quand même conquérir. Dieu avait dit à Josué : « Tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous le donnerai (Josué 1.3). » Les Israélites devront fouler le pays, se battre et vaincre pour s’y installer, vivre et s’épanouir. L’objectif de Dieu était la paix, la joie et le bonheur de son peuple.
Les Israélites sont invités à regarder ce pays, non pas comme une montagne truffée d’ennemis, avec des hommes de haute taille, mais comme une terre déjà accordée par le Seigneur, une victoire déjà remportée sur les ennemis, des lieux déjà conquis par Dieu dans les lieux célestes. En fait, ils sont invités à s’approprier le pays que Dieu a déjà conquis pour eux.

Le pays de Canaan représente pour les enfants de Dieu une vie chrétienne faite de victoires, de joie, de bénédictions, de paix et de repos. C’est l’objectif de Dieu et ce qu’il désire pour nous. Cette plénitude ne s’obtient pas sans combats et sans peine.
Nous avons à combattre contre les esprits méchants dans les lieux célestes, et Jésus a dit que le chemin du Royaume est étroit, parsemé de tribulations. Mais la victoire a déjà été remporté par Christ à la croix. Le diable, les épreuves, les diverses montagnes, sont déjà vaincus spirituellement.
Par la foi nous sommes invités à combattre et à nous approprier ce qui nous appartient déjà : Ce pays où coulent le lait et le miel, cette vie de plénitude dans la paix et la joie de la présence de Dieu, sont à notre portée. Regardons-les comme nous appartenant déjà et faisons sans peur face aux montagnes.

4/ Regarder les champs

En Jean 4.35, Jésus dit à ses disciples : « Ne dites-vous pas qu’il y a encore quatre mois jusqu’à la moisson ? Voici je vous le dis, levez les yeux et regardez les champs qui blanchissent déjà pour la moisson. »
Les Samaritains étaient pour les disciples comme une grande montagne. C’étaient des étrangers, des idolâtres, et des ennemis des Juifs. Ce n’était sûrement pas le moment de la moisson pour eux, ils étaient trop loin de Dieu.
Jésus oriente ses disciples vers une vision différente qu’il leur était difficile d’imaginer. Il les invite à regarder les champs comme déjà prêts pour la moisson, alors que ce n’était pas encore le temps de la moisson.
Nous retrouvons la même idée lorsque Jésus encourage l’apôtre Paul dans une vision, alors que celui-ci rencontrait beaucoup d’oppositions à Corinthe. Le Seigneur lui dit : « Ne crains point mais parle, et ne te tais point ; parle car j’ai un peuple nombreux dans cette ville. »
Jésus avait préparé à l’avance un grand nombre de Corinthiens qui faisaient partie de ce ‘peuple nombreux’. C’était des hommes et des femmes qui allaient croire à la parole que Paul devait annoncer. Ils représentaient ce champ prêt pour la moisson, alors que le contexte montrait tout le contraire.
A l’encontre de la situation difficile, l’apôtre est invité à voir parmi les Corinthiens un champ prêt pour la moisson.

Voici ce que nous lisons en Esaïe 55.8 et 9 : « Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit l’Eternel. Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées. »
Nous sommes invités à ne pas regarder aux temps et aux circonstances pour décider si c’est le moment ou non d’agir et de nous investir en tant qu’enfants de Dieu. Cela ne nous appartient pas. La lumière n’est pas appelée à briller selon les circonstances, ni le sel à donner sa saveur lorsque les temps sont favorables. C’est en tout temps que la lumière doit briller et c’est en tout temps que le sel doit donner sa saveur. Ce n’est pas à nous de juger des temps et des moments.
Voici ce que l’apôtre Paul dit à Timothé : « Je te le recommande solennellement : Proclame la Parole, insiste, que l’occasion soit favorable ou non. » Notre témoignage ne doit pas dépendre des circonstances, mais de ce que le Seigneur nous dit.
Le Seigneur nous invite à regarder les champs comme prêts pour la moisson. Nous ne devons pas nous fier aux apparences.

Regarder les champs, c’est regarder aussi à Jésus par lequel le pardon est devenu accessible aux hommes, et par lequel nous devenons des témoins pour gagner les âmes

5/ Regarder à Jésus

Hébreux 12.1 : « Courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte ayant les regards sur Jésus, qui suscite la foi et la mène à la perfection. »
En fait, regarder le ciel et s’approprier les promesses du Seigneur, regarder vers la mer et voir la bénédiction surgir du mal, regarder le pays et voir les cœurs comme déjà conquis par le Christ, regarder les champs et croire que la moisson est prête même si apparemment il semble qu’on en est loin, consiste à regarder à Jésus. C’est Jésus qui suscite la foi et qui nous permet ainsi de regarder notre chemin qui passe par les montagnes avec sérénité et confiance.

Pasteur Tchoghandjian Jacques