Description du projet

Message du dimanche 12 janvier 2020 – Naissance de la vie
Matthieu 27.45 à 54

I/ Avant-propos

Dans certains immeubles, la lumière s’allume automatiquement lorsqu’on s’engage dans le couloir. J’ai expérimenté cela il y a peu de temps dans un hôtel où, lorsque nous sortions de la chambre, nous étions subitement plongés dans une nuit noire. Au moment où nous nous sommes engagés dans le couloir, et alors que nous étions dans le noir, la lumière s’est soudainement allumée.
Cet exemple illustre le message que j’ai à cœur de vous apporter aujourd’hui. De la nuit la plus noire peut encore surgir la lumière.

La Parole de Dieu illustre cette vérité d’une autre manière. En Jean12.24, il est dit : « Si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul. S’il meurt, il porte beaucoup de fruits. » Il y a des choses qui ne sont pas logiques : Comment la vie peut-elle jaillir de ce qui est mort ? Comment, d’un feu complètement éteint, de nouvelles et belles flammes pourraient-elles naître ?

Plus que ces deux exemples, la Bible évoque l’émergence de l’existence ou de la vie à partir du néant et du vide. Il est dit qu’au commencement Dieu créa le ciel et la terre. Le verbe hébreu ‘bara’, employé pour « créer », signifie « créer à partir de rien ». C’est pourquoi il est dit, en Hébreux 11.3 : « C’est par la foi que nous reconnaissons que le monde a été formé par la Parole de Dieu, de sorte que ce qui est visible a été fait à partir de ce qui est invisible. »

Comment des ténèbres peuvent-ils jaillir de la lumière ? Comment de la mort peut naître de la vie ? Comment du néant peut venir l’existence ? Pour que cela soit possible, il faut que quelqu’un soit plus puissant que les ténèbres, plus puissant que la mort, plus fort que l’état de non-existence, et plus fort que le néant ! Cette personne existe, c’est Dieu. Parce qu’il est éternel, parce qu’il est tout puissant, parce qu’il est tout simplement Dieu, l’impensable va se réaliser.

Au commencement, rien n’existait, et c’est du néant que, par sa Parole, Dieu a fait jaillir la lumière, la matière et la vie. Après qu’il ait formé Adam à partir de la poussière, celui-ci n’était qu’un corps sans vie. En Genèse 2.7, il est dit que : « L’Eternel forma l’homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un souffle de vie, et l’homme devint un être vivant. »

Ainsi, Dieu a la puissance de mener à l’existence ce qui n’existe pas, et de donner la vie à ce qui est mort. Dieu est donc plus grand que le néant et plus puissant que la mort. Au Psaume 33.9, nous lisons à son sujet : « Il dit et la chose arrive ; il ordonne et elle existe. » En Genèse 17.4, Dieu fait à Abraham, dont la femme Sarah est âgée et stérile, la promesse suivante : « Je t’ai établi pour être le père d’une multitude de peuples. » Citant cette promesse, l’apôtre Paul dit d’Abraham, en Romains 4.17 : « Il est notre père devant Celui auquel il a cru, Dieu, qui donne la vie aux morts, et qui appelle les choses qui ne sont point comme si elles étaient. »

II/ Le moyen qui permet de rendre possible l’impossible

Lorsque la créature, à cause de son péché, a été chassée loin de son Créateur, une barrière infranchissable s’est dressée entre les deux. L’homme ne pouvait plus revenir vers Dieu parce qu’il était mort (spirituellement). Cette impossibilité était confirmée par la présence de deux chérubins : des êtres célestes ayant chacun une épée dans la main et postés à l’entrée du jardin d’Eden pour empêcher quiconque de s’approcher de l’arbre de la vie.
Pour rendre l’impossible (la réconciliation) possible, Dieu a mis en œuvre et a réalisé un plan inouï et irréalisable. La seule manière était que ‘Dieu’ devienne un homme, que le ‘Saint’ accepte d’être souillé, que le ‘Maître’ accepte de devenir serviteur, et que ‘l’Eternel’ accepte de mourir.
Cela ne semble pas possible. Pourtant, Dieu va quand même réaliser cela pour offrir la vie à l’homme mort, et l’abondance à ses enfants. Il va le faire par l’intermédiaire de son Fils Jésus.
Voici ce que nous lisons dans le Psaume 1.7 : « L’Eternel m’a dit : « Tu es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui. » L’application prophétique de cette parole concerne le Fils de Dieu, le Messie. Ce verset est cité dans le Nouveau Testament, en rapport avec, d’une part la naissance de Jésus (Hébreux 1.5-6) et d’autre part, sa résurrection (Actes 13.33-34).
N’oublions pas de rappeler que l’origine et le moteur d’un tel sacrifice, c’ est l’amour infini de Dieu pour les hommes.

Pour ce qui concerne le Messie, l’Ancien Testament annonce clairement sa venue. Citons simplement Esaïe 7.14 : « Voici, une vierge deviendra enceinte, elle enfantera un fils, et elle lui donnera le nom d’Emmanuel (qui signifie Dieu avec nous). »
Le prophète Michée a même précisé le lieu de sa naissance. Nous lisons, en Michée 5.1, : « Et toi, Bethleem Ephrata, la plus petite des villes de Juda, de toi sortira pour moi celui qui régnera sur Israël. Son origine remonte aux temps passés, aux jours anciens. »
L’Ancien Testament annonce aussi sa mort et sa résurrection. Au Psaume 16.10, nous lisons : « Tu ne permettras pas que ton Saint voie la corruption. Tu n’abandonneras pas mon âme dans le sépulcre. » Ces mêmes paroles sont reprises par l’apôtre Pierre et attribuées à Jésus, en Actes 2.30-31 il dit : « En prononçant ces paroles, David, qui était prophète, a annoncé la résurrection de Christ. Dieu, le Tout-puissant, a ressuscité Jésus d’entre les morts. »

Au moment précis où Jésus rend l’esprit, alors que tout semble terminé, il se passe plusieurs choses. Comme si Dieu, s’adressant aux disciples et aux hommes leur disait : « Attendez, ce n’est pas fini, je n’ai pas dit mon dernier mot ! »

Lorsqu’un spectacle est terminé, le rideau se referme, alors qu’ici il s’ouvre, il se déchire. Lorsqu’un tombeau est scellé, c’est fini pour toujours, alors que là, il y a des sépulcres qui s’ouvrent.
Le rideau du temple qui se déchire est le premier des quatre signes que Dieu donne à ses disciples et aux hommes, pour montrer que de la mort va naître la vie, et attester que la vie est plus forte que la mort, que l’impossible est possible, et que du désespoir est née l’espérance.
Voyons de plus près ces quatre signes.

III/ Les quatre signes de la résurrection et de la vie

1/ Le rideau du temple se déchire

Le tabernacle construit par Moïse et plus tard le temple construit par Salomon étaient tous deux formés de deux parties bien distinctes. Un épais rideau séparait le lieu saint, là où les prêtres assuraient leur service, du lieu très saint, lieu de la présence de Dieu, là où le Souverain Sacrificateur entrait une fois l’an.
Ce voile était le signe de la muraille infranchissable qui séparait les hommes de Dieu. Elle était aussi le signe de leur mort et de leur perdition éternelle. Il était impossible à l’homme pécheur d’accéder à Dieu et de se tenir à nouveau dans sa sainte présence.

A l’instant précis où Jésus meurt sur la croix, le rideau se déchire de bas en haut et l’accès à Dieu devient possible. Au moment même où Christ, la lumière, s’éteint, une lumière s’allume pour les hommes du sein des ténèbres.
En Hébreux 10.19 et 20, nous lisons : « Ainsi donc, mes frères, nous avons une pleine liberté pour entrer dans le lieu très saint, grâce au sang du sacrifice de Jésus. Il nous a ouvert le chemin, un chemin nouveau et vivant à travers le rideau du sanctuaire, c’est-à-dire à travers son propre corps. »

Lorsque le rideau se déchire, c’est le péché qui est brisé et vaincu par la mort de Jésus, c’est le mur de séparation qui est détruit. Désormais, l’accès à Dieu, au pardon et au salut est ouvert pour les hommes par Jésus-Christ. Du sein même de la mort s’ouvre l’accès au Père et, en même temps, l’espérance pour toute l’humanité.

La joie de la victoire de Jésus sur le péché ne doit pas nous faire oublier ce que le Père a ressenti en voyant l’agonie et la mort de son Fils. Ce rideau qui se déchire est aussi le signe de la souffrance infinie du Père, de la douleur profonde du cœur de Dieu. Au moment où le Fils est mort, Dieu a crié sa douleur en déchirant ses vêtements en signe de deuil. Le rideau s’est déchiré. Dieu a dû pleurer pour que les hommes puissent de nouveau accéder à la vie et se réjouir.

2/ La terre trembla, les rochers se fendirent et des croyants ressuscitèrent

Nous avons ici deux faits qui semblent contradictoires. D’une part, nous assistons au déchaînement d’une force qui brise tout, et d’autre part, du sein même de cette puissance de destruction, jaillit une force de vie et de résurrection.
Au moment même où Jésus meurt, c’est le cœur même de Dieu qui est bouleversé, qui est brisé. Ces rochers qui se brisent sont l’image de ce que Dieu a ressenti à ce moment-là. Mais, en même temps, c’était le moyen qui permettait de briser les tombes, de vaincre la mort et de ressusciter les croyants.
Quelle image saisissante ! Imaginons les pierres tombales se briser et les morts ressuscités sortir de leurs tombes. Les liens de la mort n’ont pas pu les retenir. La vie a été plus forte que la mort. Jésus étant mort à notre place, la mort n’a plus le pouvoir de retenir les croyants.
Jésus avait dit, en Jean 11.25 : « Je suis la résurrection et la vie, celui qui croit en moi vivra même s’il meurt ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. »
En Hébreux 2.14, nous lisons : « Ainsi donc, puisque les enfants participent au sang et à la chair, il y a également participé lui-même, afin que par la mort il anéantit celui qui a la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable, et qu’il délivrât tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie, retenus dans la servitude.
Il y a dans la mort de Jésus la puissance de la résurrection des croyants.

3/ Le cœur du centenier est touché

En Luc 23.47, il est dit que le centenier glorifia Dieu. Il comprend que Jésus est le Fils de Dieu. Cet homme a entendu les paroles de Jésus sur la croix, il a assisté au changement radical de l’un des brigands, il a vu le tremblement de terre, et son cœur a été touché.
Là encore, du fond de l’abîme de son cœur, la foi jaillit comme un trait de lumière au moment où Jésus meurt. Ce païen touché est le signe du salut qui jaillit de la mort même du Sauveur pour les hommes.

IV/ Les signes de la résurrection et de la vie pour les chrétiens

Nous voyons dans la Bible des serviteurs de Dieu, ou même des enfants de Dieu traverser des périodes d’épaisses ténèbres et même de mort.
Le roi David dit, au Psaume 18.5 : « Les liens de la mort m’avaient environné, et les torrents de la destruction m’avaient épouvanté ; les liens du sépulcre m’avaient entouré, les filets de la mort m’avaient surpris. » Le prophète Elie est dans un tel état de déprime qu’il s’enfuit au désert et demande la mort. Jonas, prophète de Dieu, est jeté dans la mer et se retrouve dans le ventre d’un grand poisson. Alors que la tempête fait rage et que les eaux remplissent leur barque, les disciples, remplis de frayeur, crient à Jésus en disant : ‘Seigneur, nous périssons !’
Tout en étant chrétiens, nous pouvons, pour bien des raisons, vivre des temps de ténèbres et de mort. Une terrible épreuve, une grave maladie, une situation désespérée, des temps où nous nous sentons perdus et même prêts à mourir.

Je veux dire aujourd’hui que, du sein de votre épreuve, de votre situation, de vos ténèbres, de votre sentiment d’être perdu(e) peuvent jaillir la lumière et la vie. Grâce à la venue et à la mort de Jésus, grâce aux signes ( le rideau qui se déchire, les sépulcres qui s’ouvrent, les croyants qui ressuscitent), la vie peut encore surgir de la mort, et la lumière peut encore surgir des ténèbres pour toi. Cela est possible à cause d’un quatrième signe.

V/ Un tremblement de terre, un sépulcre ouvert, et une résurrection

Matthieu 28.1-2 : « Après le sabbat, à l’aube du premier jour de la semaine, Marie de Magdala et l’autre Marie allèrent voir le sépulcre. Et voici il y eut un grand tremblement de terre, car un ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre, et s’assit dessus. » L’ange dit aux femmes : Vous cherchez Jésus qui a été crucifié, il n’est point ici, il est ressuscité. »

Si la première fois, des sépulcres se sont ouverts, cette fois-ci c’est le tombeau de Jésus qui s’ouvre. Tout ce qui est arrivé au moment où Jésus est mort annonçait déjà la résurrection du Fils de Dieu qui allait rendre possible la réalisation de son plan d’amour : l’accès à Dieu pour tous les hommes (le rideau déchiré), la réception du pardon et du salut (le centenier), la délivrance des croyants (les sépulcres qui s’ouvrent).
Dans la mort même de Jésus se trouve la puissance de sa résurrection pour les hommes pécheurs, et pour la délivrance des enfants de Dieu.

Aujourd’hui, du sein de la mort et de la résurrection de Jésus, le salut est accessible à tous les êtres humains, et la délivrance à tous les croyants. Comme Jésus l’a dit avant de mourir : ‘Tout est accompli’.

Pasteur Tchoghandjian Jacques